Lors de leur réunion avec la Commission économique et financière de l'Assemblée nationale le 13 octobre dernier, les délégués des organisations de la Société Civile ont partagé leur analyse du Projet de Loi de Finances 2024. Sous la direction de Bishop Abraham Djamba, Directeur Exécutif du REGED et Team Leader National de Gouvernance Économique, et du Professeur Florimond Muteba, Président de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), la Société Civile a exprimé plusieurs préoccupations liées à l'allocation des crédits budgétaires.
Un des points soulevés concerne les crédits attribués aux "Frais secrets de recherche." La Société Civile a plaidé en faveur de la réaffectation de ces crédits, précisant que certaines institutions, ministères et services non éligibles bénéficient actuellement de ces fonds. Ils ont suggéré que ces crédits soient alloués aux Services de sécurité, aux Forces Armées et à la Police Nationale, en particulier pour l'investissement dans la mobilité des patrouilles de la Police, principalement dans les zones du pays en proie à des conflits.
En outre, la Société Civile a appelé l'Autorité budgétaire à faire preuve de solidarité dans la répartition des fonds spéciaux d'intervention. Ils ont proposé de réduire de 20% les crédits alloués à toutes les institutions bénéficiaires dans le Projet de Loi de Finances 2024 et de les réaffecter aux secteurs en faveur des populations les plus défavorisées.
Dans le secteur de la Santé, la Société Civile a identifié une surestimation des crédits alloués à certains services du ministère de la Santé au titre d'investissements sur ressources propres. Ils ont demandé à la Commission ECOFIN de réallouer les excédents de ces crédits à des lignes spécifiques, notamment l'acquisition d'équipements médico-chirurgicaux pour renforcer les plateaux techniques des maternités et des hôpitaux généraux en appui à la gratuité des soins pré et post-nataux, ainsi que la réhabilitation des maternités d'État dans la ville province de Kinshasa dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle.