L’état de la RN17 se dégrade davantage pendant cette saison de pluie. Délabrée comme à la coutumée, cette route en terre reliant Kinshasa (à partir de Mongata) à la province de Mai-Ndombe (territoire de Kwamouth) et la ville de Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, rend la tâche difficile aux voyageurs et commerçants opérant sur le tronçon. Des bourbiers, des gros trous de flaques d'eau, des érosions font tournerr mille fois les pneus sur un même endroit. Ces dégâts sont à constater sur tous les trajets de cette route longue de 250 Km. Des véhicules s'embourbent et prennent des heures pour s'en sortir, d'autres se renversent pendant les manœuvres, d'autres encore tombent tout simplement en panne.
Actuellement, il faut mettre plus de 24 heures de Kinshasa pour Bandundu à bord d'une jeep 4×4. À l'arrivée, tous les voyageurs sont poussiéreux et complètement salis par le mauvais état de la route qui affectent bagages et véhicules.
"Si j'ai quitté hier Kinshasa à 4 heures du matin pour rejoindre Bandundu-ville au bout de 20 heures de route, jamais je n'avais effectué ça, même pas dans les avions. Avec des lacs pratiquement tous les dix, vingt mètres", avait témoigné Tryphon Kin Kiey Mulumba, notable de la région lors de son passage sur cette route, il y a quelques jours.
L'Union de relance pour le développement de Bandundu, une structure de la société civile appelle le gouvernement de la République à rémédier à la souffrance de la population qui éprouve beaucoup de difficulté pour se mouvoir.
"C'est un parcours de combat. Actuellement, on fait jusqu’à deux jours pour parcourir les 250 kilomètres. Je porte ma voix associée à celle de la population pour que l'État fasse quelque chose pour cette communauté", a déclaré Éric Kinzambi, président de l'Ureband.
En juillet 2022, des travaux de réhabilitation étaient lancés, d'ailleurs exécutés par l'entreprise chinoise SCI. Un sujet chinois a été tué en mars 2023 par les miliciens Mobondo qui opèrent dans la région depuis plus d'une année. Les travaux ont été arretés à cause de l’insécurité. L’Office des routes plaide pour la stabilisation de la situation sécuritaire afin de reprendre les travaux.
"Nous espérons que, d'ici là, toutes les conditions securitaires seront réunies pour la reprise des travaux. C'est vraiment très préoccupant. Tout cela a causé encore le retard par rapport au projet d'asphaltage avec la Banque africaine de développement ", a indiqué l'ingénieur Joyce Nsimba, directeur provincial de l'Office des routes Mai-Ndombe.
La RN17 est parmi les artères devant être modernisées grâce au financement de la Banque africaine de développement.
Jonathan Mesa à Bandundu