Livres : le Musée Royal d’Afrique Centrale prend un rayon à bibliothèque Wallonie-Bruxelles de Kinshasa

Photo d'illustration
Collection MRAC à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles à Kinshasa

La bibliothèque du centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa compte désormais avec un rayon spécial pour les publications du Musée Royal d’Afrique Central (MRAC) qui se trouve à Tervuren en Belgique. Il a été inauguré ce mercredi par la responsable du service des publications du MRAC, en séjour à Kinshasa. Cette étape n’est qu’une suite de la collaboration qui date de près de 20 ans en ce qui concerne le transfert de nouvelles parutions du musée.

Dorénavant, toutes les publications du MRAC arriveront à Kinshasa dans les deux mois qui suivront sa disponibilité. En plus de cela, certains ouvrages sont accessibles sur le site internet du musée. Au total, la cheffe du service des publications, Isabelle Gérard, parle de 1 850 livres déjà publiés depuis les 125 ans d’existence du MRAC, dont une bonne partie a été digitalisée et donc accessibles à un plus grand nombre. Un grand nombre de livres est consacré à la RDC, ses tribus, son histoire, etc.

Quelques livres sont déjà accessibles à la bibliothèque du centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa. De quoi réjouir le responsable de la bibliothèque, l’écrivain Richard Ali.

« Nous avons toujours eu plusieurs collections, mais une nouvelle qui est dotée d’un fonds qui vient l’enrichir, c’est un événement pour nous. Ce n’est pas que le bonheur de nous gestionnaires de la bibliothèque mais aussi celui de nos lecteurs qui vont se retrouver avec une collection très précieuse sur les publications du Musée Royal de l’Afrique Centrale », a-t-il dit.

Au niveau du musée, ils ont produit des monographies sur chaque province. Une chose qui ne devait pas échapper aux chercheurs. Comme nouvelle acquisition, il a été ramené notamment un livre qui raconte l’évolution de la passation des mariages à Lubumbashi.  

L’accès à la bibliothèque du centre Wallonie-Bruxelles à Kinshasa est conditionné par le paiement d’une modique somme de 1 000 Fc par année pour les étudiants. Pour d’autres catégories de personnes, l’argent à payer ne dépasse pas 1 500 Fc par an. Ce qui est largement abordable pour tous.

Isabelle Gérard croit en la fluidification de la voie à l’accès aux connaissances pour les chercheurs à travers ce geste. Elle qui dit travailler avec des jeunes chercheurs de l’Université de Kinshasa ou d’autres de hautes écoles du Congo, affirme le souci majeur d’accès aux ressources livresques en RDC. 

La cheffe de service des publications du MRAC ne pouvait pas ne pas évoquer le sujet de la restitution des œuvres d’art de la RDC logées encore dans ce musée. Par rapport à tout ce processus qu’elle appelle reconstitution, qui s’est mis en place de manière bilatérale entre la RDC et la Belgique, il y a une phase intermédiaire qui est la phase de recherche de provenance des collections. Elle consiste à identifier toutes les pièces restituables parce qu’acquises de manière illégitime.

Or pour beaucoup de pièces, les provenances ne sont pas claires, les collections d’archives ne sont pas suffisantes pour trouver l’information exacte. 

“Pour le moment, il y a une équipe de chercheurs au Congo et en Belgique et des doctorants qui viennent travailler sur des collections et qui étudient le plus possible, les objets et les archives et d’autres archives externes pour identifier la provenance d’une pièce ou d’un fond de collection”, précise Isabelle Gérard.

Progressivement, ces résultats seront publiés par le service des publications. Isabelle Gérard s’est même amenée avec un ouvrage qui présente certains résultats de ces recherches de provenance. Il y a une rubrique où on voit de nombreux textes qui décrivent des pièces bien précises, parfois très emblématiques, sur lesquelles on a des informations sur les nouvelles découvertes faites par rapport à la provenance de cet objet. Une autre publication est prévue en 2025.

Emmanuel Kuzamba