La RDC attribue des contrats pétroliers et gaziers à des sociétés qualifiées de controversées, suscitant des inquiétudes chez les activistes

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a récemment accordé les premiers contrats dans le cadre d'un appel d'offres de 30 blocs de pétrole et de gaz méthane, mais le choix de certaines sociétés fait l'objet de vives controverses.

Lors d'une cérémonie le 9 septembre dernier, le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, et le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, ont annoncé la signature de contrats de partage de production avec deux sociétés, Winds Exploration and Production LLC et Alfajiri Energy, pour l'exploitation de blocs gaziers dans la région du lac Kivu, à l'est du pays.

Cependant, des préoccupations ont émergé quant à la diligence raisonnée du gouvernement dans le processus de sélection des sociétés. Winds Exploration and Production, basée à Houston, a vu son certificat d'organisation révoqué par l'État du Texas en juillet 2023 pour non-paiement présumé de taxes, la rendant légalement inactive pour mener des affaires dans cet État, renseigne Rainforest Foundation UK .

De plus, Alfajiri Energy, basée au Canada, semble avoir été constituée seulement en janvier 2022, soit six mois avant le lancement de l'appel d'offres, sans antécédents connus dans l'industrie, toujours selon Rainforest Foundation UK.

Malgré les assurances de M. Budimbu sur la transparence du processus, le gouvernement n'a pas encore publié les contrats, y compris les détails sur le montant du "bonus de signature" à payer à la signature, comme l'exige la loi congolaise.

La société américaine Symbion Energy, qui a également remporté un bloc gazier du Kivu en janvier 2023, n'a pas encore signé de contrat. Cette entreprise est connue pour ses contrats en temps de guerre en Irak et en Afghanistan.

Actuellement, Perenco est la seule grande compagnie pétrolière à avoir confirmé son intérêt pour l'appel d'offres. Le groupe franco-britannique est cependant sous le feu des critiques en France pour des questions environnementales et de corruption, ajoute Rainforest Foundation UK.

L'appel d'offres pour les blocs situés dans les provinces d'Ituri et du Nord-Kivu, affectées par les conflits armés, devrait susciter davantage d'intérêt dans les semaines à venir. Cependant, cet appel d'offres de 30 blocs pétroliers et gaziers a déjà été critiqué par des groupes de défense de l'environnement et des droits de l'homme, en raison de la superposition de nombreux blocs avec des zones protégées et les terres ancestrales de communautés locales.