L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a émis une recommandation en faveur du vaccin R21/Matrix-M pour la prévention du paludisme chez les enfants. Cette décision découle des avis du Groupe consultatif stratégique d'experts en vaccination (SAGE) et du Groupe consultatif sur les politiques en matière de paludisme (MPAG) de l'OMS, et a été approuvée par le Directeur général de l'OMS lors de sa réunion semestrielle ordinaire qui s'est tenue du 25 au 29 septembre 2023.
Le vaccin R21 est le deuxième vaccin recommandé par l'OMS pour la prévention du paludisme, après le vaccin RTS,S/AS01, qui a reçu une recommandation en 2021. Ces deux vaccins se sont avérés à la fois sûrs et efficaces pour prévenir le paludisme chez les enfants, et leur mise en œuvre à grande échelle devrait avoir un impact significatif sur la santé publique. Le paludisme, une maladie transmise par les moustiques, représente une lourde charge, en particulier pour les enfants de la région africaine, où près de 500 000 enfants meurent chaque année de cette maladie.
L'OMS a exprimé sa reconnaissance envers cette avancée majeure, notant que la demande de vaccins contre le paludisme est sans précédent. Cependant, l'offre actuelle du vaccin RTS,S est limitée. L'ajout du vaccin R21 à la liste des vaccins antipaludiques recommandés par l'OMS devrait permettre de disposer d'un approvisionnement suffisant en vaccins pour protéger tous les enfants vivant dans des zones où le paludisme constitue une menace pour la santé publique.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS, a souligné l'importance de cette avancée, déclarant qu'avec ces deux vaccins, "nous nous rapprochons de notre vision d'un avenir sans paludisme." Il a également noté que la demande pour le vaccin RTS,S dépasse l'offre actuelle, ce qui rend le vaccin R21 d'autant plus essentiel pour protéger rapidement un plus grand nombre d'enfants.
La recommandation de l'OMS repose sur des preuves solides provenant d'essais cliniques en cours sur le vaccin R21, qui ont montré son efficacité, notamment lorsqu'il est administré juste avant la saison de transmission élevée du paludisme. Le vaccin a également été jugé rentable, avec un coût estimé entre 2 et 4 dollars US par dose.
En plus de la recommandation sur le vaccin antipaludique R21, l'OMS a publié des recommandations sur de nouveaux vaccins contre la dengue et la méningite, ainsi que sur un calendrier de vaccination et des recommandations de produits pour le COVID-19. Ces avancées dans la prévention des maladies devraient avoir un impact significatif sur la santé mondiale.
Pour le contexte, la République démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise majeure de santé publique en raison du paludisme. En 2020, le pays a enregistré le deuxième nombre le plus élevé de cas de paludisme et de décès liés à cette maladie dans le monde. À cette période, la RDC a représenté 12 % de l'ensemble des cas de paludisme et 13,2 % des décès dus à cette maladie à l'échelle mondiale. De plus, elle a comptabilisé une impressionnante proportion de 53,1 % des cas de paludisme en Afrique centrale au cours de la même année.
Le paludisme ne se contente pas d'être un problème de santé majeur en RDC, il constitue également un défi socio-économique de grande ampleur. Une écrasante majorité de la population congolaise, soit 97 %, vit dans des zones où le paludisme est largement répandu avec des taux de transmission élevés et stables. Cette situation exerce une pression considérable sur un système de santé déjà fragile dans le pays, entravant ainsi le développement économique et social de la RDC.
Le paludisme, une maladie transmise par les moustiques, nécessite une réponse urgente et coordonnée pour réduire son fardeau sur la population congolaise et favoriser le progrès dans le pays.