RDC : Appel à un retrait accéléré et responsable de la MONUSCO

Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD
Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie de la République Démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, a adressé un appel pressant au Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant la situation en RDC, en particulier dans la région de l'Est du pays. Lors de son intervention devant le Conseil de Sécurité, M. Lutundula a mis en lumière plusieurs problématiques cruciales et a appelé à un retrait accéléré et responsable de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo, MONUSCO.

Le Ministre des Affaires Étrangères a d'abord évoqué les tensions croissantes entre la MONUSCO et les populations congolaises dans les régions affectées par les groupes armés. Il a rappelé que de nombreux Congolais reprochaient à la mission onusienne sa passivité et son incapacité à les protéger contre ces groupes criminels. Dans ce contexte, il a proposé de "clarifier le mandat de la MONUSCO" et a exprimé la préférence du gouvernement congolais pour que la mission soit équipée d'un armement adapté aux défis actuels.

Il a également souligné les défis posés par l'agression de la RDC par le Rwanda et le soutien présumé de ce dernier au groupe armé M23. Il a demandé au Conseil de Sécurité de condamner fermement cette agression et de sanctionner les responsables des crimes de guerre et contre l'humanité commis sur le territoire congolais. Il a regretté que la résolution 2666(2022) du Conseil de Sécurité n'ait pas tenu compte des préoccupations et des propositions du gouvernement congolais.

M. Lutundula a déploré la détérioration continue de la situation sécuritaire au Nord-Kivu, marquée par la présence du M23 et de l'armée rwandaise. Il a également mentionné les incidents violents récents à Goma, Béni, Butembo et Kasindi, ainsi que la tragédie humanitaire touchant environ 5 millions de personnes déplacées.

Face à ces défis, le Ministre des Affaires Étrangères a annoncé que le gouvernement congolais avait décidé d'accélérer le retrait de la MONUSCO, initialement prévu pour la fin de l'année 2024, en le ramenant à la fin de l'année 2023. Cette décision vise à désamorcer les tensions avec la population, à prévenir de nouveaux incidents violents et à restaurer la confiance entre la population congolaise et les Nations Unies.

Le Ministre a également appelé le Conseil de Sécurité à engager des discussions d'urgence avec le gouvernement congolais pour élaborer un plan de désengagement et de retrait progressif des troupes onusiennes, définir les modalités de transfert des activités de la MONUSCO à d'autres entités, réduire les effectifs de la mission et mettre en place un plan opérationnel pour la transition.

En conclusion, M. Lutundula a souligné l'importance de tirer des leçons des interventions passées de l'ONU en Afrique et de changer de paradigme dans les missions de paix dans le continent. Il a insisté sur la nécessité de restaurer la paix et la sécurité en RDC, en mettant fin à l'agression rwandaise, en éradiquant les groupes armés, en permettant le retour des déplacés et en organisant des élections dans l'ensemble du pays.

Le gouvernement congolais attend que le Conseil de Sécurité adopte une nouvelle résolution prenant en compte cette nouvelle approche du retrait de la MONUSCO lors de sa session de décembre 2023.