Carnage à Goma : les familles des victimes réclament la libération de leurs proches et des fidèles de l’église Wazalendo

Manifestation des familles des victimes du carnage du 30 août à Goma. © Yvonne Kapinga/ACTUALITE.CD.
Manifestation des familles des victimes du carnage du 30 août à Goma. © Yvonne Kapinga/ACTUALITE.CD.

Dans la foulée des événements tragiques du 30 août dernier, au cours desquels plusieurs dizaines personnes ont perdu la vie à quelques heures d’une manifestation, les familles des victimes se sont rassemblées devant le bureau du gouvernorat à Goma pour réclamer la libération des membres de leurs familles qui ont été arrêtés lors de cette journée funeste.

Pour de nombreuses familles, la douleur est double, car elles doivent faire face à la perte d'un être cher tout en s'inquiétant du sort de leurs proches détenus.

"Nous sommes ici pour demander à notre gouverneur de nous aider à faire libérer nos proches détenus à la prison de Munzenze. Certains d'entre eux ont perdu un parent, par exemple, un père et une mère ont été tués, et leurs enfants se retrouvent seuls à la maison. Ils ne savent pas comment aller à l'école, et certains ont perdu leurs deux parents et ne savent pas comment survivre aujourd'hui", a plaidé l'une des victimes.

Une autre victime a ajouté : "Nous demandons la libération de ceux qui sont en prison. En ce qui me concerne, mon mari est à Munzenze depuis le 30 août, et je ne sais pas comment prendre soin de nos enfants seuls. Nous demandons l'aide des autorités."

Au total, environ 140 personnes, hommes et femmes, tous membres de la secte Messianique Uwezo wa neno/wazalendo, sont détenues à la prison centrale de Munzenze de Goma depuis le 30 août 2023.

Ces adeptes, dirigés par leur leader Bisimwa, sont poursuivis pour deux chefs d'accusation, notamment la participation à un mouvement insurrectionnel et le meurtre d'un policier. Leur procès est en cours devant le tribunal militaire garnison de Goma.

Lors de l'intervention des forces de sécurité contre les fidèles de la secte Uwezo wa neno Mesiani/Wazalendo, au moins 56 civils ont été tués. Ces adeptes réclamaient le départ de la Monusco et de la force régionale de l'EAC. Parallèlement, le procès de six militaires accusés d'être responsables de ces tueries est en cours à la Cour militaire du Nord-Kivu, et plusieurs témoins ont pointé du doigt la Garde République comme étant à l'origine des violences.

Yvonne Kapinga, à Goma