Probables tensions électorales en RDC : l'abbé N’shole met en garde contre la méfiance et précise ses propos

Abbé Donatien Nshole

L'abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), a réitéré ses préoccupations concernant la confiance de la population dans le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC). Dans une interview récente sur Top Congo, il avait averti que la méfiance envers la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pourrait conduire à une crise si des correctifs significatifs ne sont pas apportés. Cependant, il a précisé mardi que ses propos ne devaient pas être interprétés comme une prédiction de crise imminente.

Le prélat avait déclaré : " Si la CENI ne comprend pas la pertinence de notre insistance pour renforcer la confiance de la population, si la CENI minimise la perception de son travail dans l’opinion, on peut aller aux élections, à moins qu'il y ait des correctifs significatifs au niveau de l’observation. On peut aller aux élections, mais je crains qu'en adoptant cette position, la CENI crée un environnement favorable à une révolution qui n'attendra qu'un leader courageux (...). Si les statistiques publiées par Ebuteli se confirment, à savoir que 25 % des inscrits iront voter - ce que nous ne souhaitons pas, et nous mènerons une campagne pour les inciter à le faire -, si nous allons aux élections dans ces conditions de méfiance, je ne serai pas surpris qu'après la publication des résultats, nous puissions vivre une crise que tout le pays regrettera ". 

En réponse aux commentaires de l'abbé N’shole, Augustin Kabuya, secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), avait exprimé son désaccord en disant : " nous allons avec notre champion pour officialiser sa victoire. Ne suivez pas les mensonges de l'abbé N’shole. Il ment. J'avais promis que je répliquerais à toutes les attaques. Ils ont perdu leur dignité ". 

L'abbé N’shole a ensuite précisé ses propos, en marge d’une visite de travail mardi au Parlement, en expliquant que son intention était de sensibiliser sur l'importance de la confiance dans le processus électoral. Il a souligné qu'il n'avait pas fait de prédictions de crise imminente, mais qu'il souhaitait mettre en garde contre les conséquences potentielles de la méfiance envers la CENI.

Pour le contexte, la Mission d'observation électorale de la CENCO et de l'Église du Christ au Congo (ECC) (MOE CENCO-ECC) avait exprimé son intention de mener un "audit citoyen du fichier électoral", affirmant que l'audit précédent n'avait pas été perçu comme indépendant et transparent. La CENI a répondu en rappelant que l'audit externe du fichier électoral n'était pas une exigence légale mais une activité visant à assurer la transparence du processus électoral. Les tensions entourant le processus électoral en RDC persistent, avec des préoccupations concernant la transparence et la confiance du public dans le processus.