La semaine dernière a marqué une étape importante dans la démobilisation des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Le vendredi 15 septembre, l'Ouganda et la RDC ont conjointement rapatrié des ex-combattants ayant subi un processus intensif de déradicalisation.
La fondation américaine Bridgeway, active tant en Ouganda qu’en RDC, a mené cette déradicalisation. Vingt-deux ex-rebelles congolais des ADF, originaires notamment de Beni, Mambasa et Irumu, ont été remis à la RDC par l’Ouganda après avoir bénéficié de six mois de réhabilitation. Ces derniers s'étaient soit rendus, soit avaient été capturés pendant les affrontements.
La cérémonie officielle s'est tenue à Kasindi, une cité frontalière, en présence des généraux Kasongo Maloba et Dick Olum, représentant respectivement les forces militaires de la RDC et de l’Ouganda. Le porte-parole de la coalition FARDC-UPDF a indiqué que ces ex-rebelles ont reçu non seulement un soutien psychosocial, mais aussi des formations professionnelles en couture, mécanique et agriculture, visant à faciliter leur intégration dans la vie civile.
En parallèle, la RDC a remis à l'Ouganda huit anciens rebelles ADF, dont une femme, originaires de ce pays.
C'est une première pour la RDC : jamais auparavant des Congolais, ex-membres des ADF, n'avaient été rapatriés après un tel processus de déradicalisation orchestré par Bridgeway. Cette fondation emploie des méthodes variées pour encourager la reddition des combattants ADF, allant de programmes radiophoniques à la distribution de tracts via hélicoptères dans les zones tenues par les ADF.
Selon Laren Poole, responsable des opérations chez Bridgeway Foundation, l'incitation à la reddition est cruciale pour diminuer l'impact des ADF, désormais affiliés à l'État Islamique.
Yassin Kombi