Kwamouth/Rentrée scolaire : "Je suis retourné à Engweme, il n'y a pas d'enfants, les écoles sont détruites et les manuels éparpillés" (Témoignage)

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Service infographie d'ACTUALITE.CD

Les activités scolaires n'ont toujours pas repris dans plusieurs villages du territoire de Kwamouth, plus d'une semaine après la rentrée scolaire en République Démocratique du Congo (RDC). Si la première semaine était un échec total dans la cité de Kwamouth jusque-là non touché par les violences, la situation est toute particulière à l'intérieur du territoire. 

Vivant à Bandundu depuis une année, un chef d'établissement déplacé s'est permis de retourner au village Engweme, à Kwamouth pour obéir à l'appel de l'EPST dans l'optique de  la reprise des activités scolaires. De retour à Engweme, il n'a pas trouvé d'enfants, ni d'écoles en bon état. Il dit avoir passé deux jours en clandestinité, a-t-il expliqué lors d'une interview à Actualité.cd.

"Je reviens d'Engweme dans le territoire de Kwamouth. J'étais parti pour l'ouverture des classes. Je suis arrivé là-bas, je n'ai pas trouvé d'élèves. Des classes détruites, des documents scolaires éparpillés, tout emporté",  témoigne ce chef d'établissement qui a requis l'anonymat. 

Il a,  tout de même, retrouvé un de ses anciens élèves qu'il avait renvoyé de l'école  devenu milicien. 

" Parmi les miliciens qui sont là-bas, il y en a un qui m'avait reçu et me protégeait. Parmi eux, il y a un que j'avais renvoyé de l'école qui est devenu un grand milicien. Quand il vous voit, directement il s'en prend à vous. J'ai été caché quelque part, dans une case. J'ai trouvé que je ne pouvais pas continuer à vivre de cette manière. On m'a protégé deux jours et le troisième jour, j'ai dû quitter " ajoute-t-il. 

Ce chef éducatif affirme avoir constaté de ses propres yeux que la rentrée scolaire n'est pas effective dans une grande partie du territoire suite à l'insécurité. 

"L'axe Kwamouth-Masiambio, aucune école ne fonctionne. Toutes les écoles sont détruites, il n'y a rien à récupérer là-bas. C'est impossible qu'on puisse même organiser l'enseignement cette année", conclut-il.

Dans la ville de Bandundu, ils sont plus de 40, les chefs d'établissements et enseignants qui ne veulent prendre le risque de retourner à Kwamouth. Ils posent comme conditions, le rétablissement de la paix, la reconstruction des habitations et écoles puis des assurances sécuritaires par le gouvernement.  

Jonathan Mesa, à Bandundu