L'écho des affrontements entre les communautés Lengola et Mbole résonne toujours dans les territoires d'Ubundu et Opala, à Tshopo. Les conséquences sont lourdes pour le secteur de l'éducation, marqué par une rentrée scolaire prévue le 4 septembre 2023.
Nos investigations révèlent un paysage désolant. Des établissements incendiés, d'autres pillés, ponctuent la route entre Ubundu et Kisangani. Paul Banzanzu, enseignant à la division Ubundu 1, témoigne : "Plusieurs écoles ont été touchées lors des affrontements, notamment celles situées aux PK 73, 69, 37, 25 et 21. Si certains auteurs de ces actes sont connus, d'autres demeurent dans l'ombre."
Ces événements dramatiques ont provoqué un exode des enseignants Mbole, fuyant des menaces réelles. À leur place, seuls des enseignants de la communauté Lengola semblent encore présents. Certains, comme une maîtresse de l'école du PK 82, dont la maison a été incendiée, se sont réfugiés à Kisangani.
Selon Héritier Isomela, président de l'ONG "Sauti ya Lubunga", basée dans la commune de Lubunga, cette insécurité a eu des répercussions jusque dans les zones périphériques. "Comment nos enfants iront-ils à l'école si la sécurité n'est pas assurée ?", s'interroge-t-il, faisant écho à la préoccupation de nombreux parents qui préfèrent garder leurs enfants chez eux.
Avec cette instabilité, la rentrée scolaire a été compromise dans de nombreux établissements. Les inscriptions restent clairsemées, même au centre d'Ubundu.
Nos sources indiquent également que, suite à ces affrontements, de nombreux élèves sont devenus orphelins, rendant ainsi la poursuite de leurs études encore plus précaire. Les parents des zones d'Opala et d'Ubundu lancent un appel pressant aux autorités pour le rétablissement de la sécurité et de la paix.
Ces affrontements s'inscrivent dans une toile de fond complexe. Selon ACTUALITE.CD, des conflits entre les communautés Teke et Yaka dans la région de Bandundu, exacerbés par l'activisme de Mobondo, ont déjà marqué la situation sécuritaire au pays. De plus, le CLC avait dénoncé une "insécurité généralisée" dans le pays, rappelant que la situation s'était détériorée à l'Est mais aussi dans d'autres régions.
Face à cette crise, le gouvernement annonce des mesures qui, espère-t-on, apporteront une solution durable à cette insécurité et permettront à tous les élèves de regagner sereinement les bancs d'école.
Gabriel Makabu, à Kisangani