Ituri : le collectif des enseignants d'Irumu annonce une grève avant la rentrée face à deux mois d'arriérés de salaire

Les élèves dans une salle de classe
Les élèves dans une salle de classe

Face à des retards de paiement jugés "volontaires et exagérés" par le gouvernement central, le collectif des enseignants d'Irumu, en province de l'Ituri, a décidé d'entamer un mouvement de grève d'une durée indéterminée. Cette annonce survient à la veille de la rentrée scolaire 2023-2024, mettant en suspens la reprise des cours dans la région.

Selon Jérémie Bahati, président du syndicat, la rentrée ne se déroulera que si leurs revendications trouvent écho auprès des autorités. « Nous appelons tous les enseignants d'Irumu à observer cette grève sèche dès le mercredi 30 août 2023 à 13h15. Nous conseillons aux parents de garder leurs enfants à domicile jusqu'à nouvel ordre », déclare-t-il dans un communiqué formel.

Outre les retards de paiement, le syndicat pointe du doigt d'autres anomalies. Les enseignants s'indignent notamment du non-paiement de certaines catégories professionnelles identifiées par un numéro matricule "fantôme". De plus, des disparités salariales ont été observées entre les enseignants d'Irumu et leurs homologues de la ville.

Le collectif présente des revendications précises : la régularisation des salaires de juillet et août avant le début de l'année scolaire, la prise en charge des enseignants non rémunérés en raison de leur numéro matricule, ainsi qu'une restructuration du système de paiement par la Caritas. Ils critiquent en effet l'organisme pour les frais de transport imposés et les problèmes récurrents de liquidités avec la Rawbank.

Alors que cette grève s'annonce, la Direction Provinciale de l'Enseignement n'a pas encore communiqué officiellement sur la situation. Cette crise survient en parallèle d'autres problématiques rencontrées par les établissements de l'Ituri : des infrastructures inadaptées, un manque de fournitures et des incidents majeurs comme des incendies.

Freddy UPAR à Bunia