Massacres de Goma : Deuil symbolique devant le stade de l'Unité

Devant le stade de l'Unité de Goma, dès ce lundi 4 septembre 2023, un deuil s'est instauré. Une initiative des jeunes de la ville, en mémoire des plus de 40 civils fauchés par les forces de sécurité congolaises lors d'un rassemblement initié par la secte mystico-religieuse "Foi Naturelle Judaïque et Messianique vers les Nations", le 30 août dernier.

Ces jeunes, outre leur désir d'honorer les défunts, clament haut et fort leur demande à la justice de sanctionner les coupables de ce bain de sang.

"Nous continuons à déplorer les massacres des civils par l'armée à Goma. Nous appelons le gouvernement à réparer les dommages qu'il a causés, notamment pour la radio détruite et les familles endeuillées. Il faut assister les proches des victimes," confie Sankara Bin Khartoum, un jeune résident de Goma, à ACTUALITE CD.

Au-delà de l'émotion suscitée par la tragédie, le bilan s'alourdit par la perte d'une journaliste de la radio-télévision Uwezo Wa Neno, ainsi que de plusieurs techniciens.

L'audience en flagrance de 143 détenus civils, initialement prévue au stade de l'Unité pour traiter des événements du 30 août, a été relocalisée au tribunal militaire de Katindo, à Goma. Cette décision intervient suite à l'annulation inattendue de la séance au stade.

Dès les premières heures de la journée, les fidèles de la secte se sont regroupés devant le stade, en quête d'informations sur leur leader, Ephraim Bisimwa, et souhaitant assister à cette audience publique.

Pour rappel, le vendredi 1er septembre, le tribunal militaire garnison de Goma avait ouvert l'audience en flagrance contre ces 143 détenus, suspectés d'être les catalyseurs des violences ayant secoué la ville. L'identification de 10 d'entre eux, dont certains mineurs, avait été réalisée en guise d'échantillon pour l'enquête en cours.

Face à l'ampleur du drame, le gouvernement n'est pas resté inactif. Une délégation officielle a été dépêchée à Goma dans l'optique d'éclaircir les circonstances de ces événements tragiques.

Yvonne Kapinga