À Kinshasa, où la culture pulse à chaque coin de rue, Iyofund, une plateforme avant-gardiste de financement, a décidé de mettre en lumière deux projets singuliers, en accordant son soutien financier. Tout s'est joué dans le creuset artistique de la ville : l'Académie des Beaux-Arts. Entre fresques murales et œuvres contemporaines, une conférence a réuni des esprits créatifs, autour d'un thème on ne peut plus actuel : "Les mécanismes innovants de financement pour les industries culturelles et créatives en RDC."
Jamil Lusala, artiste engagé, a séduit avec son regard critique sur l'environnement, évoquant la violence plastique qui asphyxie les caniveaux après les averses. À ses côtés, Victor Kadeli Kongolo, plume affûtée du journalisme culturel, s'est interrogé sur le rythme effréné de nos semaines. Leur récompense ? Un coup de pouce financier de 1 000 et 500 dollars américains.
« Mon projet n'est pas qu'une image, c'est une éducation », confie Lusala. Son ambition ? Trois étapes pour sensibiliser, avec en point d'orgue une exposition photographique sur cette pluie qui dévoile les maux urbains. Les enfants, acteurs de demain, sont au cœur de cette démarche. Kongolo, quant à lui, s'inquiète d'une jeunesse talentueuse qui, malgré ses brillants résultats, semble perdre ses repères culturels.
L'effervescence était palpable lorsque trente dossiers ont été soumis. Seuls cinq ont eu l'honneur de passer sous les yeux avisés d'un jury composé, entre autres, de maître Théodore Nganzi Ndoni, figure emblématique de la culture congolaise, et de Nino Roland Kalombo, pont entre la banque Equity BCDC et le monde artistique.
Derrière chaque idée, un pitch d'une minute. La tension était à son comble. Le jury cherchait l'originalité, la pertinence, et ce petit « je ne sais quoi » qui fait mouche.
Si Lusala et Kongolo ont brillé, d'autres ont éveillé la curiosité sans pour autant décrocher le jackpot. Jean-Guy Mavitidi avec sa revue altruiste pour les écoliers, Philémon Bava et son cinéma congolais, ou encore Jeancy Bonduku et son appel à préserver la planète pour nos héritiers.
Pour Iyofund, ce n'est qu'un début. Cette plateforme, nouvellement lancée et bientôt disponible en application mobile, veut révolutionner le financement de la culture en RDC. Les ateliers, les rencontres et les échanges foisonneront, tissant des liens entre les créatifs locaux et la scène internationale.
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Christelle Nsimba, stagiaire IFASIC