Rutshuru, en plein cœur du Nord-Kivu, est de nouveau le théâtre de violents affrontements. Au bilan provisoire : une quinzaine de victimes.
Le territoire de Rutshuru, situé dans la province du Nord-Kivu, connaît depuis lundi 28 août d'intenses tensions. Selon un bilan encore provisoire, quinze personnes ont perdu la vie lors des combats entre les rebelles du M23 et le groupe des jeunes patriotes, nommément appelés Wazalendo, au sein du groupement Tongo, en chefferie de Bwito.
La répartition de ce lourd bilan, fourni par Isaac Kibira, fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur en Bwito, révèle que parmi les victimes, 14 étaient affiliées au M23 et une au camp des Wazalendo. « Après les heurts, le M23 a laissé derrière lui 10 de ses combattants décédés, sous la pression des Wazalendo qui maintiennent toujours le contrôle de la zone », explique Isaac Kibira.
L'inquiétude grandit puisque les zones sous influence du M23, notamment Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, sont loin de retrouver la quiétude. La nuit du mardi fut particulièrement agitée dans le village de Katsuva, en Bwito, où des détonations ont retenti.
Des voix s'élèvent, dont celles des acteurs politiques et de la société civile, pour exhorter les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à intervenir. Ce, afin d'empêcher davantage de pertes humaines, particulièrement du fait du M23, et ce malgré la présence d'éléments de l'EAC dans la zone.
La situation s'est par ailleurs tendue à Goma. Une manifestation, portée par des membres d'une secte se revendiquant des Wazalendo, a viré au drame. L’armée rapporte six victimes parmi les manifestants, tandis qu'un policier a été tragiquement lapidé. En tout, 158 manifestants ont été arrêtés, entraînant une paralysie de la ville.
Patrick Ricky Paluku, porte-parole des Wazalendo, s'est exprimé à ce sujet : « Les véritables Wazalendo sont en première ligne avec les FARDC. Cette secte, qui usurpe abusivement notre nom, semble être une stratégie d'infiltration. Nous demandons une enquête approfondie et des sanctions pour ces événements qui endeuillent encore notre ville. »
Jonathan Kombi à Goma.