Kwamouth : face à l'insécurité, les chefs d'établissement scolaires en suspens

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Photo ACTUALITE.CD

La rentrée scolaire, prévue pour le 4 septembre sur l'ensemble du territoire de la RDC, soulève de graves préoccupations à Kwamouth, province de Maï-Ndombe. L'ombre de l'insécurité plane sur la région, mettant en doute une rentrée normale.

En septembre dernier, la région avait déjà été secouée par des violences initiées en juin 2022, poussant plus de 40 chefs d'établissements à fuir Kwamouth. Ces responsables éducatifs sont aujourd'hui déchirés par la décision de revenir dans une zone où l'insécurité règne encore. Des villages tels que Fadiaka, Falio, Makobe, Mulunu, parmi tant d'autres, demeurent sous l'emprise des miliciens Mobondo. Ce groupe a laissé derrière lui des établissements scolaires, des maisons et des manuels incendiés.

Héritier Ndoyibi, préfet de l'Institut Falio, exprime ses craintes : "Les individus présents là-bas sont des miliciens, par les habitants de Falio. Tout a été dévasté par ces assaillants, y compris nos écoles. Où logerons-nous si nous retournons là-bas? Nos infrastructures et matériels ont été détruits."

Face à cette réalité, certains responsables plaident pour la délocalisation des écoles vers des zones plus sécurisées. "Nous demandons le déplacement de notre établissement vers une zone paisible, car à Falio, c'est l'anarchie. Aucune présence policière n'est constatée et il semble impossible de retourner", insiste un chef d'établissement.

David Bisaka, député provincial élu de Kwamouth, refuse cette idée de délocalisation. Il estime qu'il revient à l'État de garantir la sécurité et de permettre aux enseignants de travailler sereinement. "L'inaction étatique à Kwamouth est inacceptable. Comment demander à un chef d'établissement de retourner dans de telles conditions ?" s'interroge-t-il.

Au Ministère de l'EPST, on maintient la position : la rentrée aura lieu le 4 septembre à Kwamouth. La Proved enjoint les chefs d'établissement à reprendre leurs postes ou à s'exprimer officiellement sur leur situation. Wivine Mude Nkoko, Directeur provincial de l'EPST Kwamouth, précise : "Que chaque responsable regagne son poste. Si certains ne peuvent pas, qu'ils nous le fassent savoir par écrit. Des dispositions seront prises en conséquence."

En 2022, à cause de l'insécurité, peu d'écoles ont fonctionné à Kwamouth. Nombreux sont les élèves qui ont manqué l'examen d'État. A Bandundu, 16 enfants déplacés ont été soutenus par le gouvernement provincial du Kwilu. La même initiative a été observée au Kwango avec 15 élèves aidés.

 

Jonathan Mesa, Bandundu