Après les travaux de la table ronde sur l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, le Premier ministre a indiqué la disponibilité du gouvernement à accompagner les mesures qui seront prises par le Chef de l'État dans le cadre de l'avenir de ce régime d'exception.
"Le gouvernement de la République promet tout l'accompagnement et un accompagnement sans faille aux directives qui nous seront données par son Excellence Monsieur le Président de la République. Dans mon rôle de modérateur principal, mon devoir était de recueillir tous les avis et de prendre en compte toutes les recommandations contenues dans le rapport de trois commissions bien-sûre trois rapports qui ont fait l'objet des débats et de le soumettre à son Excellence Monsieur le Président de la République pour sanction", a dit Sama Lukonde dans son mot de clôture de la table ronde le mercredi dernier.
Au cours des assises, les participants venus de différentes institutions, des provinces, délégués des gouverneurs militaires de deux provinces sous état de siège, les députés nationaux et provinciaux et les forces vives de la République, ont analysé la situation à travers trois commissions: la levée, la requalification ou le maintien de l'état de siège.
Sama Lukonde a salué la participation de chacune de composantes pour leur implication dans les travaux d'évaluation de cette mesure d'exception
"Vous avez démontré non seulement votre sens et souci de l'unité de notre pays mais surtout votre attachement à la souveraineté de la mère patrie et à l'intégrité de son territoire. Puisse ces rapports des travaux qui vont être transmis au Chef de l'État permettre de couronner les efforts et les sacrifices dans la recherche commune des solutions les meilleures pour la sécurité et le développement de notre pays mais aussi pour le bien-être de nos populations", a-t-il conclu.
À moins de cinq mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA