Les débats ne tarissent pas autour de l’état de siège en vigueur depuis plus de deux ans en Ituri et au Nord-Kivu. Alors que s’achevait mercredi la table ronde sur l’évaluation de cette mesure exceptionnelle en vue de son maintien, sa requalification ou encore sa levée pure et simple, les FARDC elles, affirment qu’elles continueront d’assurer leurs missions régaliennes peut importe la décision attendue en rapport avec l’état de siège.
"Il y a des gens qui apprécient l'état de siège, le mal est qu'on s'attaque aux gouverneurs (NDLR: Gouverneurs militaires) comme si ce sont eux qui ont demandé l'instauration de l'état de siège. Que l'état de siège soit là, qu'il ne soit pas là, qu'on reconduise, qu'on requalifie, qu'on supprime l'état de siège, l'armée va rester et elle va accomplir ses missions régaliennes. Les gouverneurs que vous voyez là n'ont pas fait une demande pour être affectés au Nord-Kivu ou en Ituri", a insisté le général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC.
Et de poursuivre :
"C'est une décision politique, une décision de l'autorité et l'armée est aux ordres, le jour où on dira que c'est terminé, le lendemain les gouverneurs feront leurs valises et ils vont rentrer à Kinshasa. Et si on dit qu'il faut continuer, on va continuer puisque nous sommes aux ordres, nous dépendons de la décision politique et nous, en tant qu'hommes armés, nous n'avons pas à commenter les décisions politiques, nous les subissons et les commentaires sur la levée, le maintien ou la requalification de l'état de siège, ça nous importe peu. Nous, notre mission c'est d'assurer la défense de l'intégrité territoriale et des frontières de notre pays, la protection des populations et de leurs biens".
Durant trois jours, les participants aux travaux de la table ronde à savoir, des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc ont réfléchi sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
À l'issue des travaux, un rapport a été remis au premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a clôturé les travaux. À son tour, il remettra le rapport au Chef de l'État en vue de prendre la décision.
Clément MUAMBA