Kwamouth : entre rareté et hausse des prix des biens et services, le territoire est asphyxié

Les poivrons au marché Kahembe à Goma
Les poivrons au marché Kahembe à Goma

La vie coûte très chère actuellement dans le territoire de Kwamouth, dans la province de Mai-Ndombe déchirée depuis une année par la violence suite au conflit communautaire entre Teke et Yaka. Une pénurie des produits agricoles et manufacturés est constatée. A cela, s’ajoute la hausse vertigineuse des prix des biens qui impacte négativement le panier de la ménagère. 

Un gobelet de riz qui se vendait à 1100 FC est revu à 1500 FC, celui de haricots passe de 3000 FC à 3500 FC. Le sac de manioc vendu à 30 000 FC grimpe à 5 5000 FC. Un gobelet de maïs, initialement coûtant 1000 FC se vend actuellement à 1500 FC. 

La société civile locale qui s’alarme explique que la production est devenue très faible, ce qui est à la base de la hausse des prix. Les populations de l'intérieur du territoire de Kwamouth sont toujours en déplacement et n’exercent plus les activités champêtres.  Ce qui rend difficile la vie, notamment à la cité de Kwamouth. 

"La vie à Kwamouth est difficile. Tous ceux qui habitaient les villages environnant Kwamouth cité sont maintenant à Kwamouth. La vie devient de plus en plus très dure. La production n'est pas à la hauteur du nombre des personnes qu'il y a à Kwamouth cité. On mangeait par jour avec 5000 FC mais actuellement ça ne tient plus. Il faut aller à 8000 FC, 9000 FC", illustre Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth. 

Cette rareté des produits ne passe pas inaperçue à Kinshasa. Kwamouth est l'une des entités productrices proches de la capitale, rappelle le député provincial élu de Kwamouth, Moïse Makani. 

"Cette crise économique  des divers produits agricoles est causée par le déplacement massif de la population qui produisait dans le territoire de Kwamouth. C'est suite à l'insécurité causée par la milice Mobondo. Le risque que court notre pays à travers la capitale, c'est de constater qu'aujourd'hui, sur le marché, les prix ont pris de l'ascenseur parce que Kwamouth n'a plus une grande production. Vu l'insécurité, ceux qui produisaient n'y sont plus, la capitale est en train de subir une crise économique qui a paralysé beaucoup de foyers", a-t-il indiqué. 

La région demeure instable. Entre dialogue et opérations militaires, cet élu estime que la meilleure solution et primordiale est le maintien de la paix par la force. 

"La solution est celle de la résolution de la concertation interprovinciale telle que les militaires doivent mener les opérations de dissuasion des assaillants dans les zones ciblées, d'office le territoire va retrouver la paix", conclut-il. 

Le territoire de Kwamouth vit la violence depuis juin 2022. Une année après, la capitale Kinshasa est touchée via sa commune de Maluku, la province du Kwango aussi, alors que le territoire de Bagata, dans la province du Kwilu lui, l'avait été déjà en septembre 2022. 

Jonathan Mesa à Kikwit