Ces derniers jours, dans la capitale congolaise, le phénomène d'enlèvements des êtres humains ne laisse personne indifférente. Les passagers laissent planer des doutes, dans les arrêts de bus, pour faire le choix d’un véhicule à bord duquel monter. Et plusieurs appels à la vigilance sont lancés, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour ce faire, ACTUALITE.CD est allé à la rencontre des taximen dans certains arrêts-bus de Kinshasa tels que DGC, Kintambo magasin ou encore rond-point Mandela. Hubert Nzuzi, chauffeur de taxi a accepté de répondre à nos questions.
ACTUALITE.CD : Pouvez-vous nous parler de votre travail en ce temps où Kinshasa fait face à la recrudescence des cas d’enlèvements ?
Hubert Nzuzi : Il existe une une grosse pression, nous commençons à perdre de plus en plus de clients, surtout nous qui conduisons des véhicules de marque "Ketch". Sinon, des courageux montent à bord. Et la nuit, c'est très compliqué pour réaliser des recettes, la mauvaise campagne étant bien partie contre nous. L'opinion publique pense que ce sont nous qui conduisons des véhicules "ketch" qui sommes des principaux collaborateurs des commanditaires de ces actes.
En tant que professionnel de taxi, c’est quoi ce que doivent faire les autorités pour lutter efficacement contre ce fléau ?
Les autorités devraient s'y impliquer en mettant tant de policiers dans des arrêts de bus pour vérifier l'intérieur de chaque véhicule, le chauffeur et les passagers. Voyez-vous, c'est simple. Les autorités doivent déployer tous ces policiers qui sont là à confisquer des motos pour recevoir en retour des montants arbitraires. Ils doivent être présents dans ces lieux que sont des arrêts-bus et stations ; beaucoup d'enlèvements partent de là. Cela peut diminuer les risques d'enlèvement et progressivement, la disparition de cette affaire qui nous décrédibilise innocemment.
Quels sont les itinéraires suspects dans le transport sur la ville quant à ce ?
A vrai dire, aujourd'hui aucun itinéraire n'est épargné et personne ne peut dire le contraire en ce moment. De plus en plus, dans des arrêts-bus, nous entendons dire que les éleveurs ont des bases dans certains quartiers des communes de Ngaliema, Kintambo et Kinshasa. Il est compliqué de préciser, mais déjà, le quartier Binza-Ozone est très cité.
Comment identifier un taxi suspect avant d'être à bord ?
Ils sont souvent pressés, ils ne veulent pas s'arrêter pour longtemps, ils taxent parfois moins cher pour une distance assez longue, ils refusent d'obtempérer, refusant ainsi de baisser les vitres noires de leurs potières. Le long du chemin, ils accélèrent et, à l'aide des lampes clignotantes, demandent la priorité. Ils arrivent souvent avec deux personnes assises sur les sièges de derrière pour bien vous bâillonner ou vous injecter une substance somnifère.
Pour faire face à ce problème, tout récemment, les autorités policières de la ville avaient obligé à tous les taximen d’enlever les vitres fumées ou de toujours les baisser si jamais elles sont fumées d’origine. Cependant, “la règle semble moins surveillée de nuit où des cas d'enlèvements augmentent de plus en plus”.
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Propos recueillis par Jean-Marie Makuma