La situation sécuritaire préoccupante dans la partie Est de la République Démocratique du Congo était une nouvelle fois abordée lors de la XXIIIe session ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) samedi 1er juillet dernier à Libreville au Gabon. Félix Tshisekedi a pris part à cette réunion.
Au cours de cette session ordinaire qui avait pour thème : "relever le défi du financement de la Communauté pour accélérer le processus d'intégration de la région Afrique et soutenir la mise en œuvre de sa réforme institutionnelle", les Chefs d'État et gouvernements membres de cette organisation ont salué l'adoption du cadre de coordination des efforts de paix pour rétablir la paix et la sécurité dans l'Est de la RDC.
"La Conférence note la persistance de la crise sécuritaire à l'Est de la République Démocratique du Congo et de l'accroissement des déplacés interne estimés à plus de 2 millions de personnes et réfugiés du fait des activités criminels des groupes armés nationaux et étrangers en territoire congolais dont les forces démocratiques alliées (ADF/MTM), les forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), le groupe ZAÏRE et particulièrement le mouvement du 23 mars (M23)", dit le communiqué final.
La CEEAC dit soutenir le processus de Luanda et de Nairobi qui demande notamment à la rébellion du M23 de quitter les zones occupées dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.
"La Conférence a apporté son soutien au processus de Luanda et Nairobi. Il se félicitait de l'adoption le 27 juin 2023 à Luanda par la Quadripartite entre la communauté d'Afrique de l'Est (EAC ), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), la Conférence Internationale sur la région des Grand Lac (CIRGL)et la Communauté de l'Afrique Australe (SADC) d'un cadre de concertation et d'harmonisation de leurs initiatives et efforts en vue de la résolution de la crise sécuritaire à l'Est de la République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs dans le cadre des processus de paix de Luanda et de Nairobi".
Le sommet quadripartite sur la CEEAC, SADC, CIRGL et EAC sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a eu lieu mardi 27 juin à Luanda (Angola) sur demande de l’Union Africaine. Félix Tshisekedi a pris part à cette réunion qui a également connu la présence d’autres Chefs d’Etat de la région. Comme annoncé précédemment, le sommet a adopté, d’après le communiqué final, un cadre de coordination des efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans la partie orientale du pays.
La RDC compte sur son sol plusieurs armées étrangères pour traquer les groupes armés locaux et étrangers. Kinshasa disait attendre fermement la mise en place d’un cadre de coordination des efforts sur le terrain pour le retour de la paix. Mais tout, dans le respect de la souveraineté de la RDC.
"Vous avez les troupes de l'EAC avec les Kényans, Burundais, avec les Ougandais, les troupes de la Monusco, nos propres forces nationales et bientôt la SADC ça c'est sur le plan militaire. Sur le plan politique et diplomatique vous avez l'Union Africaine, les Nations Unies, trop de cuisiniers gâtent la sauce surtout si on ne sait pas qui fait quoi et qui ne fait pas quoi. Nous sommes à l'approche des élections, tout cela doit être clarifié. Nous allons poser le problème de la coordination", avait déclaré Christophe Lutundula lors d’un récent briefing avec la presse.
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC demeure préoccupante. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis lors, la force régionale a régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.
La situation est telle que les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain. Ainsi Kinshasa s'est résolu de se tourner vers la SADC. Le dernier sommet tenu en Namibie, a validé l'envoie dans les prochains jours des troupes de la SADC à l'Est de la RDC.
Jusque-là, depuis la tenue du dernier sommet de la SADC, la date du déploiement de ses troupes à l'Est de la République Démocratique du Congo n'est pas toujours connue.
Clément MUAMBA