En sa qualité de facilitateur du processus de paix de Nairobi dirigé par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), l'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a présidé vendredi 30 juin 2023, à Nairobi, une réunion consultative avec diverses parties prenantes sur les questions de cantonnement des rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu, à l'Est de la RDC.
Devant les délégués des parties concernées, Uhuru Kenyatta a rappelé que le cantonnement est un aspect sensible du processus de rétablissement de la paix qui nécessite la transparence, une consultation ouverte et un dialogue avec les parties prenantes.
" L’aspect cantonnement présente un défi sensible et urgent. Nous devons nous assurer que toutes les parties sont correctement consultées et parviennent à un accord sur cette étape cruciale. Il est impératif de traiter toutes les questions techniques et logistiques nécessaires, y compris l’établissement de lignes de dialogue et de consultation ouvertes et indirectes avec les groupes armés que nous visons à cantonner", a dit le facilitateur dans les propos rapportés par son cabinet.
Pour lui, il est primordial que l’étape de cantonnement réussisse avec des progrès substantiels dans la mise en œuvre des objectifs politiques et militaires d’une paix et d’une stabilité durables dans l’est de la RDC.
" L’ancien président a apprécié le leadership de la communauté de l’Afrique de l’Est pour son engagement inébranlable et sa détermination à aider le gouvernement de la RDC à pacifier la région orientale du pays. Il a, en outre, félicité les militaires et les chefs des forces de défense des pays de l’EAC pour leur étroite coopération avec l’EAC et les autorités militaires de la RDC, assurant le déploiement approprié et efficace de ces forces dans divers secteurs ", ajoute la source précitée.
Le facilitateur a appelé toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour achever le processus de cantonnement, notant qu’il préparera le terrain pour les activités ultérieures dans le cadre du désarmement, de la démobilisation, du rapatriement, de la réintégration et de la réinstallation (PDDRCS) nécessaires à l’avenir.
Pour sa part, revenant sur la position du facilitateur, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC et chef de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, a souligné que le cantonnement devrait être volontaire. Occasion pour elle, d'assurer le soutien indéfectible du forum par les Nations-Unies dans le processus de paix.
La rébellion du M23 a récemment indiqué dans un communiqué qu'elle n'est pas concernée par le cantonnement.
Au nom du gouvernement de la RDC, le VPM, ministre des Affaires étrangères et Francophonie Christophe Lutundula a rassuré l’engagement du gouvernement dans le processus de paix.
Cette réunion importante en présence de représentants des États membres du l'EAC, de la mission de stabilisation de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), des organisations internationales et des membres du corps diplomatique, visait à aider les parties prenantes à planifier, organiser et parvenir à un consensus sur la façon dont l’un des principaux objectifs des processus de paix de Nairobi et de Luanda notamment la cessation ordonnée et rapide des hostilités, impliquant le retrait des groupes armés de leur position avancée vers des emplacements désignés et le cantonnement et le désarmement systématiques et organisés des groupes.
Clément MUAMBA