RDC-Kwamouth: des présumés acteurs intellectuels des violences ont reçu du gouvernement la mission de démobilisation des miliciens Mobondo et ces derniers envoyés en formation militaire sans étudier leur profil (HRW)

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Service infographie d'ACTUALITE.CD

Dans un communiqué jeudi 29 juin, Human Rights Watch a déploré l'admission aux centres de formation militaire des miliciens Mobondo sortis de Kwamouth où sévit depuis une année les violences communautaires entre les communautés Teke et Yaka. L'ONG note que ces assaillants qui s'étaient rendus aux forces armées ont été envoyés pour la formation militaire sans connaissance approfondie de leur profil. 

" Des centaines d'assaillants qui se sont rendus ont été transférés dans des centres de formation militaire sans jamais avoir fait l'objet d'un examen minutieux de leur profil (procédure de " vetting ") pour s'assurer que les nouvelles recrues n'ont pas été elles-mêmes impliquées dans des abus graves", dit HRW dans un communiqué publié jeudi 29 juin.

L'ONG dénonce également la responsabilité de démobiliser les miliciens Mobondo confiée à des personnes soupçonnées d'être auteurs intellectuels des violences observées à l'ouest du pays. 

"Le gouvernement a chargé certains individus, décrits comme les " auteurs intellectuels " des violences communautaires dans un avis de recherche de la police nationale, d'assurer la médiation entre les communautés en conflit et d'aider à la démobilisation des miliciens Mobondo", écrit Human Rights Watch. 

Cette impunité est de nature à renforcer " la méfiance entre les communautés et entraîne de nouvelles atrocités" souligne l'ONG. 

Dans le cadre de la mission confiée par le gouvernement à la commission de pacification dirigée par le chef traditionnelle Fabrice Zombi Kavabioko, plusieurs miliciens s'étaient rendus à l'armée nationale en 2023, répondant, selon ce chef coutumier, à l'appel du Chef de l'État de faire la paix. 

Ces violences ont fait plus de 300 morts à Kwamouth (Mai-Ndombe) en 2022 d'après des sources de ACTUALITE.CD. Ces atrocités se sont étendues au territoire voisin de Bagata dans la province du Kwilu, à la province du Kwango le 12 mai 2023 puis dans la commune de Maluku dans la capitale Kinshasa faisant des centaines de morts et des milliers de déplacés en situation humanitaire très critique. 

Jonathan Mesa à Bandundu