Mbuji-Mayi : la ville fait face au manque d'eau potable, les habitants de plusieurs quartiers s’alarment

Ph/actualite.cd

Déjà quelques semaines avant le début de la saison sèche, le problème d’approvisionnement en eau potable se posait à Mbuji Mayi (Kasai Oriental). Mais pas avec pareille sévérité dans une ville où sont présents trois fournisseurs d'eau potable: la Fondation MIBA (FOMI), la Régie de distribution d’eau (Régideso) et les Associations des usagers des réseaux d’eau potable (Asurep).

Dès 4 heures du matin, les rues accueillent les premiers piétons qui sont en général des femmes et des jeunes filles. Toutes, à la recherche de cette inévitable denrée. 

Les 3 principaux fournisseurs d'eau potable incapables d'alimenter la ville de 3,5 millions d'habitants

De nos jours, cette affaire est devenue un vrai feuilleton. "ll sied de noter que, la Regideso ne parviendra toujours pas à alimenter la ville tant que ses machines, assez vétustes, ne seront pas remplacées. Surtout, il y a longtemps, la régie n'a jamais su créer de nouveaux sites de distribution d'eau potable. C'est ça le vrai problème”, démontre un responsable de la Regideso, contacté par ACTUALITE.CD.

Le problème est loin d'être fini : en face, c'est la FOMI qui devient de plus en plus impuissante. Ses services se meurent à petit feu “car elle est obligée de s'autofinancer, sans espérer avoir un seul sou de la MIBA, comme c'était le cas d'antan”, soulignent les habitants interrogés.

“Son réseau de distribution n'est limité qu'à très peu de quartiers. Le plus souvent, la fondation peut offrir à ses abonnés des journées entières sans une seule goutte d'eau au robinet, comme au quartier des agents de la MIBA (ville/MIBA), où l'obtention d'eau donne du fil à retordre, quartier censé être alimenté à la régulière par ladite fondation”, nous racontent des habitants du quartier MIBA (ville/MIBA).

Profitant de la rareté de cette denrée, les revendeurs d'eau à vélo communément appelés ''lemayi'', en profitent pour se faire une grosse commission, vendant ainsi un bidon de 20 litres entre 600 et 1000 FC alors qu’il se paye entre 100 et 150 FC quand l'eau coule en temps normal dans des bornes des Asurep, poursuit à notre téléphone une habitante du quartier Salongo.

Que dire des « Asurep qui n'œuvrent que dans des quartiers où la FOMI n'a jamais installé ses robinets. Ces derniers ne pouvant faire mieux à part alimenter les quelques périphéries de la ville choisies selon des études techniques », éclaircit un responsable travaillant pour les Asurep.

En plein manque d'eau, les habitants de la ville au centre du pays devraient retenir leur souffle en attendant des solutions efficaces au problème devenu un casse-tête pour plusieurs habitants. 

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Jean Marie Makuma