Répression de la marche de l'opposition à Kinshasa: "Si ça venait de quelqu'un d'autre, je serais d'accord pas Félix Tshisekedi", regrette Moïse Katumbi

Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa
Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa

Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République a fustigé la répression policière et militaire lors de la marche de l'opposition organisée ce samedi 20 mai 2023 à Kinshasa. L'ancien gouverneur du Katanga charge le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

"Si je me rappelle de notre combat dans le temps, c'était pour libérer les Congolais de la misère, c'est vraiment très triste, je crois que le Président Félix Tshisekedi doit réfléchir deux fois. C'est triste, ils sont en train de tirer avec des gaz lacrymogènes, au début c'était avec des balles réelles et tout ça, c'est monsieur Tshisekedi, nous étions avec lui à l'opposition et si on ne doit même pas respecter la population congolaise qui veut marcher parce qu'il y a la vie chère, il n'y a rien qui marche dans le pays, il y a la corruption, c'est triste, il doit revoir ce qu'on se disait dans le temps, on doit sauver ce peuple congolais et non pas faire mal au peuple, c'est très triste. Si ça venait de quelqu'un d'autre je serais d'accord, pas Félix Tshisekedi", a dit Moïse Katumbi.

Il dénonce également la police: "Est-ce que c'est ça la police?", peste Katumbi.

Le Gouverneur de la ville  de Kinshasa, Gentiny Ngobila, avait autorisé trois différentes manifestations politiques dans l'unique journée du samedi 20 mai 2023. Il s'agit d'abord du meeting de la sortie officielle du parti Alliance des Congolais Progressistes (ACP), membre de l'Union Sacrée, qui aura lieu au stade municipal de Masina.

Une deuxième manifestation est celle de la Ligue des jeunes de l'UDPS, parti présidentiel en collaboration avec les autres ligues des jeunes des partis de l'Union Sacrée.

Enfin, la troisième est celle de l'opposition Envol, LGB, LAMUKA et Ensemble pour la République initialement prévue le 13 mai dernier.

Faisant suite à des concertations tenues à Lubumbashi (Haut-Katanga) autour de la situation sociopolitique du pays marquée entre autres par l’insécurité dans l’Est et l’attente des élections, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Martin Fayulu et Matata Ponyo s'étaient d'abord mis d’accord sur la date du 13 mai prochain en vue de la tenue d’une marche à Kinshasa, avant de la renvoyer au 20 mai pour des "raisons sécuritaires." 

Pour ces leaders de l'opposition, cette marche est la première de la série d’actions qu’ils comptent mettre en œuvre en vue de faire aboutir leurs revendications qu'ils considèrent comme l’expression du souverain primaire.

Ivan Kasongo et Clément Muamba