La ville de Kinshasa est touchée par le conflit Teke et Yaka dans les provinces de Mai-Ndombe, du Kwilu et de Kwango. L’Assemblée provinciale de Kinshasa dit avoir constaté un “laisser aller” dans la gestion de cette crise déclenchée il y a près d’une année et a décidé de faire part de sa préoccupation au président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso afin que ce dernier mette la pression au gouvernement pour juguler le problème.
"La situation géopolitique de Kinshasa nous inquiète… ce qui nous inquiète ce sont ces tueries récurrentes, cette insécurité à la porte de la ville de Kinshasa entre Teke et Yaka. C'est cet encerclement dont nous sommes victimes aujourd'hui du fait de nos agresseurs", a dit Gode Mpoyi, président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa après rencontre avec Christophe Mboso.
Et de poursuivre :
"Nous avons constaté que cette question est traitée avec beaucoup d'incuries, c'est ainsi que nous sommes vénus aux pieds du président de l'Assemblée nationale pour qu'il réveille le gouvernement et que cette question soit traitée avec beaucoup de tacts parce que Kinshasa c'est le siège des institutions, c'est-à-dire que si les institutions fonctionnent c'est tout simplement parce que Kinshasa est contrôlée par ses autorités, au-delà de cet intérêt institutionnel la ville de Kinshasa c'est 17 millions d'habitants, c'est-à-dire Congo Brazzaville, Gabon et le Cameroun francophone, s'il y a des problèmes dans cette ville, il n'y a pas une forêt où nous pouvons partir nous cacher".
Christophe Mboso a promis "d’intervenir auprès du gouvernement central afin qu’il dote la police de la ville de Kinshasa de tous les moyens qui permettent de faire face à cette insécurité".
La détérioration de la situation sécuritaire dans le territoire de Kwamouth suite au conflit communautaire entre Teke et Yaka continue d'impacter négativement d'autres provinces environnantes dont une partie de la ville province de Kinshasa. Lors de la 98e réunion du conseil des ministres, le gouvernement a noté des incursions répétitives dans la localité de Menkao (commune de Maluku) malgré les différents appels de la paix.
Au moins 11 personnes ont été tuées dont des soldats décapités au cours des affrontements vendredi et samedi derniers entre l’armée et la milice Mobondo à Mongata (Kinshasa) et Batshongo, un village de la province du Kwango.
Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe) en juin 2022 entre les communautés Teke et Yaka. D'abord, il s'est agi comme cause, l'augmentation de la quantité de la redevance coutumière par le chef du village Masiambe de un à cinq sacs, ce qui n'a pas été accepté par les non originaires dont les Yaka qui vont protester par des manifestations. C'est alors qu'un mouvement de chasse de tous les non-originaires sera déclenché par les Teke. En revanche, un groupe de personnes identifiées comme des Yaka se sont organisées pour déchoir quelques autorités coutumières et installer les leurs, notamment aux villages Ngambomi. En moins d’une année, ce conflit a fait au moins 300 morts, selon Human Rights Watch.
Clément MUAMBA