Un conflit foncier a dégénéré en nouvelles violences communautaires qui ont fait au moins quatre morts en début de semaine à Kisangani, Chef-lieu de la province de la Tshopo. Selon la société civile, citée dans une dépêche de l'AFP, plusieurs personnes avaient déjà été tuées autour du 10 avril dans ce conflit opposant les tribus Mbole et Lengola, qui vivaient jusqu'alors sans problème.
Cependant, la question était évoquée lors de la 97e réunion du conseil des ministres. D'après le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires coutumières Peter Kazadi, une mission conjointe de son ministère et des députés vont se rendre sur place afin de rétablir l'ordre dans cette partie du pays.
« Évoquant quelques aspects dans le volet sécuritaire, le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires coutumières a mis l'accent sur la persistance des affrontements entre les communautés Ndole et Lengola dans les villages Lula, Ngene Ngene, Lokata, Bego et Otobio dans la province de la Tshopo, occasionnant plusieurs pertes en vies humaines et de nombreux blessés dont quelques éléments des Forces de défense et de sécurité mais aussi plusieurs déplacés dans la commune de Lubunga en ville de Kisangani. Des mesures conservatoires ont été prises et il s'observe une certaine accalmie pour le moment. Une mission conjointe des cadres du ministère de l'intérieur et des élus du peuple est envisagée afin de rétablir l'ordre public et la paix sociale », renseigne le compte rendu de la réunion du vendredi 5 mai 2023 par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.
Ce conflit s'ajoute à un autre dans l'ouest du pays, parti lui aussi de litiges fonciers entre les tribus Teke et Yaka, qui a fait au moins 300 morts en moins d'un an, selon Human Rights Watch.
Les provinces de l'est de la RDC sont quant à elles en proie depuis près de 30 ans aux violences meurtrières de groupes armés, locaux et étrangers, pour beaucoup hérités des guerres qui ont ensanglanté la région dans les années 1990-2000.
Clément MUAMBA