Le parti politique, Action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) de l'ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, s'interroge quant à l’aboutissement heureux de l’opération d’identification et d'enrôlement des électeurs en cours au pays. En effet, en raison notamment de l’insécurité grandissante dans l’Est du pays, l’opération n’est pas encore lancée dans plusieurs zones. C’est le cas des territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi où les rebelles du M23, à la suite de leurs offensives déclenchées depuis plus d’une année, occupent de vastes zones.
Ainsi, l’ADCP redoute que l’identification et l'enrôlement des électeurs ne s’atteignent pas certaines entités et circonscriptions. Ce qui poserait de sérieux problèmes au moment de la répartition des sièges qui risque de connaître un déséquilibre.
"La répartition des sièges en République Démocratique du Congo se fait par nombre d'enrôlés par circonscription. C'est donc une saine compétition entre entités/circonscriptions électorales. A ce sujet, les acteurs politiques de tous bords, et ce dans chaque circonscription, sont forts intéressés par cet enjeu. C'est dire chacun voudrait savoir si le nombre de sièges alloués à leur circonscription connaîtra ou non des variations à l'issue du processus”, fait remarquer le parti de Corneille Nangaa dans un communiqué.
Avant de s’interroger: “Quels que soient les défis auxquels la CENI fait face, comment compte-t-elle préserver les équilibres sur la répartition des sièges si elle ne garantit pas l'exhaustivité de l'identification et l'enrôlement des électeurs ?”.
L’ADCP souligne que les provinces du Nord Kivu et de l'Ituri “où l'exhaustivité de l'enrôlement des électeurs est mise à rude épreuve n'entendent pas voir le nombre des sièges de leurs circonscriptions respectives revu à la baisse".
Cette question se pose alors que la session de mars 2023 est ouverte dans les deux chambres du Parlement depuis ce mercredi. Et c’est au cours de cette session que la loi sur la répartition des sièges doit être examinée.
“La Loi sur la répartition des sièges, c'est au mois de juin, c'est le 1er juin qui est le deadline. Si on arrive au mois de juin sans cette loi de répartition des sièges évidemment ça va accroître les risques de glissement. Donc on doit travailler que d'ici au 1er juin qu'on ait cette loi de répartition des sièges”, a indiqué à ACTUALITE.CD le député Juvénal Munubo.
L'enrôlement des électeurs se déroule dans des conditions difficiles, reconnaît d’ailleurs la CENI qui est butée à plusieurs défis notamment opérationnels, techniques et logistiques. D’où, Juvénal Munubo propose une évaluation des opérations d'enrôlement des électeurs. “L'évaluation peut commencer à se faire parce qu'il y a beaucoup de difficultés d'ordre logistique liées à l'enrôlement et ça vaut la peine que le parlement évalue un peu avec le président de la CENI comment ça se déroule”, a-t-il proposé.
Ivan Kasongo