RDC: auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, Fayulu a évoqué la vérité des urnes et demandé le retrait du M23 et l’ADF par le Rwanda et l’Ouganda ainsi que le renforcement du mandat de la Monusco

Martin Fayulu
Martin Fayulu

Martin Fayulu, président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE) était parmi les leaders de l'opposition reçus par la délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies en séjour de travail en République Démocratique du Congo. Au cours de cette rencontre, les deux parties ont abordé plusieurs questions d'intérêt national notamment la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC.

Martin Fayulu dit avoir demandé au Conseil de sécurité de mettre la pression sur le Rwanda et l'Ouganda afin de retirer leurs groupes armés actifs en RDC.

"Nous avons dit au conseil de sécurité que nous avons un problème et ce problème aujourd'hui au Congo est causé par deux facteurs: le premier c'est le manque de légitimité des institutions et de leurs animateurs. Ce problème a été exacerbé plutôt à cause de la fabrication des résultats des élections par Monsieur Corneille Nangaa, il a avoué, beaucoup de gens aujourd'hui sont unanimes pour le deal ainsi comme Monsieur le Président de la République Française l'a dit. Aussi, le deuxième problème c'est monsieur Kagame qui veut à tout prix prendre une partie du Congo et gérer les ressources du Congo. Ce sont ces deux problèmes là. Il faut les résoudre", a déclaré Martin Fayulu devant la presse à l'issue de la rencontre vendredi 10 mars 2023.

Et de poursuivre : 

"Alors pour résoudre les deux problèmes en commençant par le premier, c'est-à-dire le problème sécuritaire, il faut demander à Monsieur Kagame de retirer les éléments du M23 du Congo, en même temps demander à Monsieur Museveni de retirer les éléments des ADF. Il faudrait éloigner ces gens-là du Congo parce que Monsieur Kagame prend prétexte sur la présence des FDLR ici pour nous attaquer, le Conseil de sécurité doit éloigner ces membres".

Fayulu a plaidé aussi pour le renforcement du mandat de la Monusco pour se conformer à la crise sécuritaire actuelle.

"Il faudrait arrêter avec l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu pour que le pays soit géré normalement et les Nations Unies peuvent le faire. Pour le faire, les Nations-Unies peuvent établir une mission ici comme c'est fut le cas en 1960. En 1960, on avait l'ONUC qui voulait dire opération des Nations-Unies au Congo, établir une mission beaucoup plus robuste, une mission d'imposition de la Paix, il n'y a pas de paix, on ne peut pas parler de rétablissement de paix, il faut imposer la paix avec les éléments que je vous ai donnés", a indiqué Martin Fayulu.

La situation sécuritaire dans la partie Orientale de la République Démocratique du Congo ne cesse de se détériorer à la suite de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. La situation s'est empirée davantage avec la résurgence du M23 soutenu par le Rwanda provoquant des milliers de déplacés et des sans abri dans trois territoires (Rutshuru, Masisi, Nyiragongo) de la province du Nord-Kivu.

Un cessez-le-feu devait avoir lieu mardi dans "dans toute la région orientale de la RDC", selon le dernier calendrier de cessation des hostilités annoncé le 3 mars à Luanda par la présidence angolaise, désignée médiatrice par l'Union africaine dans cette crise. Mais dès le lendemain, la rébellion du M23 a de nouveau avancé sur le terrain. Après une accalmie sur les lignes des fronts jeudi, des affrontements ont repris dans plusieurs localités ce vendredi matin près de la cité de Sake (territoire de Masisi).

Clément MUAMBA