RDC: le HCR inquiet du sort de déplacés dans l’est où “ rien qu'en février, près de 300 000 personnes ont fui les territoires de Rutshuru et de Masisi”

Un site des déplacés à Sake
Un site des déplacés à Sake

Dans un communiqué publié ce vendredi 10 mars, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) se dit préoccupé par le sort des centaines de milliers de personnes qui fuient leurs foyers dans l'est de la RDC en raison des violents affrontements.  « Rien qu'en février, près de 300 000 personnes ont fui les territoires de Rutshuru et de Masisi dans la province du Nord-Kivu », note le HCR.

« Les équipes du HCR et de ses partenaires cartographient les déplacements et recensent les besoins des personnes contraintes de fuir. La violence a notamment connu une recrudescence dans la région de Kitchanga, dans le territoire de Masisi, en direction de la ville stratégique de Sake, où 49 000 personnes ont été déplacées au cours de la semaine du 17 février. Dans la localité de Kibirizi, dans le territoire de Rutshuru, 20 000 personnes supplémentaires ont fui au cours de la semaine du 6 mars », dit le communiqué du HCR.

Cette agence souligne que la recrudescence des violences dans l’est a provoqué le déplacement de plus de 800 000 personnes depuis le mois de mars de l’année dernière, ce qui génère également des déplacements en direction des provinces du Sud-Kivu et de l’Ituri. Elle affirme aussi que les besoins des populations déplacées et vulnérables se multiplient à mesure que les conditions - déjà difficiles - se détériorent et que les ressources disponibles dans les sites surpeuplés diminuent sous l’effet des nouveaux arrivants.

« Le HCR et ses partenaires renforcent actuellement leur assistance humanitaire et leurs efforts de protection afin de répondre aux besoins urgents liés à la surpopulation et aux mauvaises conditions de vie dans les sites spontanés, ainsi qu’au manque de nourriture et d’eau potable », lit-on dans le document.

 Et d’ajouter :

« Avec nos partenaires, nous avons relocalisé plus de 14 000 personnes déplacées et vulnérables dans le site de Buchagara, où elles ont reçu un abri d’urgence. Buchagara n’est qu’à 5 kilomètres de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu. D’autres distributions d’aide sont prévues ce mois-ci sous la forme de kits contenant des couvertures et des jerrycans pour le transport d’eau. Cependant, les besoins sont de plus en plus importants et dépassent de loin les ressources disponibles ».

Restriction accès humanitaire

Le HCR se dit aussi préoccupé par la restriction de l’accès humanitaire pour les populations déplacées dans d’autres parties de la province du Nord-Kivu et ce, alors que tous les efforts sont mis en œuvre pour apporter protection et assistance aux personnes déplacées près de Goma.

« En effet, les routes principales vers ces zones affectées ont souvent été inaccessibles au cours des derniers mois en raison du conflit en cours », dit le communiqué du HCR.

Appel au cessez-le-feu

Le HCR, par le biais de son porte-parole Matthew Saltmarsh, réitère son appel à tous les acteurs concernés dans l’est de la RDC pour qu’ils mettent un terme à cette violence qui fait payer, dit-elle, un lourd tribut à la population civile. « La RDC connaît la plus grande crise de déplacement interne en Afrique, avec 5,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, principalement dans l’est du pays. Elle accueille également plus d’un million de réfugiés en provenance des pays voisins », indique le communiqué.

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