Violation répétitive du cessez-le-feu par le M23: Kinshasa considère les sanctions comme moyen "contraignant" et attend voir la France passer à l’action

Les combattants du M23 à Kibumba
Les combattants du M23 à Kibumba

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont dénoncé la violation au Nord-Kivu, par le Rwanda via le M23,  du cessez-le-feu  pourtant annoncé samedi dernier à Kinshasa, par le président Macron Emmanuel.

Interrogé sur ce que va faire la RDC, l'EAC, la France qui était un peu plus claire pour des sanctions en cas de cette nouvelle violation du cessez-le-feu par les rebelles du M23, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, précise qu'il y a déjà une feuille de route établie pour faire face à un tel comportement de la part de la coalition M23/RDF.

Pour lui, la France, au regard de son poids au niveau international, devrait déjà anticiper en infligeant des sanctions au lieu de vouloir compter sur l'intervention de la force régionale qui peut causer encore d'autres problèmes au niveau des populations civiles.

« Le schéma a déjà été établi. Nous avons été avec le président de la République à Addis-Abeba où il y a eu une nouvelle réunion, qui a entériné le plan adopté par les chefs d'Etat-Major au cours d'une réunion tenue à Nairobi. C'est dans ce plan qui prévoyait le déploiement des troupes supplémentaires. Vous avez vu les troupes qui sont arrivées là parce que la menace de ces forces sera gérée par la force régionale en appui aux FARDC. C'est ce qui a été dit et c'est ce qui est en cours mais on peut anticiper parce que les forces ont un mandat offensif », a répondu Patrick Muyaya à une question de la presse lors du briefing tenu mardi 7 mars.

Et de poursuivre :

« Il y a toujours cette question en tout cas le président Joao Lourenço l'avait dit la guerre, vous la commencez mais elle peut générer d'autres situations surtout que le champ de cette guerre, c'est le champ où se trouvent des compatriotes. C'est ce qui rend la question encore plus sensible et ici lorsque le président Emmanuel Macron et nous le tiendrons au mot dit qu'il y aura des sanctions si cette fois-ci il n'y aura pas d'avancée nous espérions y arriver parce que si sanctions il y a c'est un moyen de contraintes puissant qui peut empêcher d'utiliser la force et de créer d'autres situations sur terrain qui sera difficile à gérer et donc ici il faut considérer être dans l'attitude du Président de la République de dire nous attendons le voir parce que diplomatiquement tout a été fait ».

Mardi 7 mars 2023, la rébellion a pourtant déclaré le cessez-le-feu immédiat et dit vouloir un dialogue direct avec Kinshasa.L’armée indique que ses positions ont été attaquées par le M23 « à Karuba, sur l’axe Kibirizi-Rwindi ainsi que sur l’axe pont Mabenga-Rwindi et les combats sont en cours"

Par ailleurs, les FARDC accusent les rebelles d’avoir mené des tirs de longue portée ayant fait trois morts et six blessés à Mubambiro dans la cité de Sake, à 27 km de Goma. Dans un communiqué ce mardi, l’armée parle des « crimes contre l’humanité et la violation de droit international humanitaire » et en appelle notamment l’EAC « à constater le plus rapidement ces faits et d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent ».

Après son entretien avec Félix Tshisekedi, le Président Français Emmanuel Macron considère que les initiatives diplomatiques enclenchées au niveau de la région restent la meilleure option pour régler la question des rebelles du M23 soutenu par le Rwanda. Il estime qu'il est temps pour que chaque partie joue sa partition afin d'aboutir à la désescalade au niveau de la région.

Pour le chef de l'État Français, ceux qui vont entraver ce processus sauront quoi s'attendre car  tout est prévu dans la feuille de route.

« Il faut donner une chance à ce plan, à la médiation angolaise, à l'engagement des uns et des autres, au résultat, je serai tout aussi clair ceux qui feront obstacles à ce plan et on le verra sur le terrain puisque dans le cadre de la médiation il y a un mécanisme de vérification sous pilotage Angolais qui pourra dire qui respecte et qui ne respecte pas, ceux qui feront obstacles à ce plan savent à quoi ils s'exposent y compris à des sanctions », a-t-il indiqué devant la presse

Clément MUAMBA