Le projet d'ordonnance loi instituant la réserve armée de la défense en RDC a été adopté lors de la 89e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 3 mars 2023. Il s'agit d'une structure des citoyens congolais réservistes qui vient en soutien et/ou en appui aux FARDC.
Après plusieurs interprétations de ce texte à la suite de la sortie médiatique du ministre de l'ESU, Muhindo Nzangi, à Goma, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, a éclairé davantage l'opinion sur le bien fondé de ce texte et précise qu'il n'y aura pas recourir aux éléments des groupes armés comme des réservistes au sein de l’armée.
" Parmi les conditions prévues pour faire partie de ce corps des réservistes, il faut être de nationalité congolaise, être âgé de 18 ans révolu, jouir d'une très bonne moralité, n'avoir jamais été condamné pour une quelconque forme de crime. Ça veut dire que la réserve dont on parle ici ne sera pas un corps comme on peut le penser fourre-tout (...). Nous voulons faire un corps structuré, organisé avec des conditions d'admission qui permettront que les compatriotes qui pourront en faire partie soient des compatriotes qui sont dignes moralement, physiquement ou au plan de l'âge pour défendre les intérêts de la patrie (...) ", a rassuré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement lors d'un briefing avec la presse mardi 7 mars.
D'après lui, cette pratique se fait déjà dans plusieurs pays développés du monde. Et au regard de sa situation sécuritaire actuelle, la RDC a décidé d'emboîter les pas.
" En Israël, aux États-Unis, il y a ce qu'on appelle des réservistes. Ce sont des citoyens qui sont prêts à servir quand le pays est engagé dans une situation de guerre. Dans un pays par exemple comme Israël où la formation militaire est obligatoire, vous pouvez aller passer votre cursus de formation militaire après vous revenez à la vie civile mais revenir à la vie civile, vous restez à la disposition de la République et lorsque les intérêts de la République sont menacés, la République peut recourir à vous pour vous. Là, la RDC, au regard justement de tous ses problèmes sécuritaires, il y avait un besoin pour nous d'aller au-delà de l'armée pour être sûre que nous canalisons tous les compatriotes qui peuvent être journaliste, cameraman venir défendre la patrie. Et cela doit s'organiser d'où justement ce projet d'ordonnance-loi qui a été présenté par mon collègue de la défense nationale qui organise cette réserve ", a dit Patrick Muyaya.
Et de poursuivre :
" Je dois signaler ici que les réservistes ne deviennent pas des militaires parce que ce n'est pas un service permanent. C'est un service circonstanciel pour ceux qui seront ou qui pourront aller à la réserve estiment qu'ils veulent aller dans l'armée il y a un cursus militaire qu'il faut suivre en ce moment là ".
D'après le projet de loi, ce corps sera composé des militaires de carrière retraités et des différents services de sécurité, des démobilisés du service militaire obligatoire, des démobilisés du service militaire contractuel, des volontaires civils ayant suivi une formation et un encadrement militaire ad-hoc. Ce texte définit les conditions d'admission et de la perte de qualité des réservistes, organise la structure et lui assigne des attributions. Il fixe aussi la rémunération et détermine le régime disciplinaire et juridique.
L'adoption de ce nouveau texte intervient après l'adoption d'autres textes censés réformer ce secteur stratégique du pays mais aussi augmenter la capacité opérationnelle des FARDC face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. Une loi de programmation militaire est désormais mise en place.
Clément MUAMBA