Dans sa communication à la 89ème réunion du conseil des ministres, vendredi 3 mars, Félix Tshisekedi a évoqué la question de l’inviolabilité des matériels et kits électoraux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la non discrimination dans les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs.
Il s'est notamment dit satisfait de l'évolution des opérations sur le terrain avant d’exprimer ses préoccupations, d’abord au regard des dernières atteintes portées aux matériels et kits électoraux dans certaines contrées, ensuite sur le recours aux méthodes de déportation des électeurs qui risquerait, selon lui, d'entraver la fiabilité du fichier électoral et, enfin, sur des pratiques de violence, de stigmatisation, d'exclusion et de discrimination dont seraient victimes certains compatriotes.
" Cette situation le préoccupe au plus haut point et appelle des institutions étatiques impliquées dans la protection et la sécurisation du processus électoral à une réponse rigoureuse et sans complaisance dans le cadre du régime répressif prévu par les dispositions légales et réglementaires. Le Président de la République a rappelé que les matériels et kits électoraux sont inviolables et toute personne ou groupe de personnes tels qu'ils soient coupable de vol, destruction des matériels électoraux ou de falsification des éléments qui constituent les fondamentaux du processus électoral devaient être poursuivis et réprimés sévèrement afin de décourager ces pratiques, pareille pour toute initiative qui vise à corrompre de quelque manière que ce soit la constitution du corps électoral ou du fichier électoral, tout laisse croire qu'il y a des forces obscures dont l'objectif principal est de jeter le discrédit sur le processus électoral en cours et de l’enrayer au besoin ", a déploré Félix Tshisekedi.
Le Président de la République a insisté sur la nécessité de rester vigilants pour faire échec à ces actions sommes toutes maléfiques. Aussi, a-t-il souligné, le droit d'être électeur ou éligible étant constitutionnellement garanti à chaque congolais sans exclusion aucune sur les origines, la race, les éléments morphologiques ou les faciès ou pour quelques motifs que ce soit, aucun acte attentatoire ou discriminatoire ne doit être toléré contre qui que ce soit.
" Les principes constitutionnels égalité de tous et de la non discrimination consacrent au profit de chaque congolais le droit à l'égal protection des lois qui ne peut subir aucune atteinte. Les actes de violences même verbaux doivent être sanctionnés avec vigueur et rigueur et le président de la République y veillera personnellement. Il a, à ses propos, instruit le gouvernement à travers les différents ministères et services impliqués dans la sécurisation du processus électoral et des électeurs de mettre en place en collaboration avec la CENI un dispositif approprié afin d'éradiquer ces pratiques ", a-t-il recommandé.
Et de poursuivre :
" Il a demandé aux autres institutions y compris les Cours et Tribunaux à accompagner sans relâche ces efforts pour un processus électoral crédible, ouvert, démocratique et surtout pacifié. Les ministères ayant dans leurs attributions la sécurisation du processus électoral et la justice communiqueront régulièrement au conseil des ministres sur l'état de la sécurisation du processus et l'évolution des procédures où actions engagées contre les individus ".
La CENI a présenté, mardi 28 février, l'évolution des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs dans les trois aires opérationnelles de la RDC. À ce stade, sans compter les électeurs de l'étranger, la CENI dit avoir déjà enrôlé plus de 25 millions des Congolais pour les élections prévues au mois de décembre de l'année en cours. De manière plus détaillée, 83% des centres d'inscription dans la première aire opérationnelle sont déjà fermés et il ne reste que 17% des centres opérationnels en fonction des jetons reçus lors de l'expiration de la date de prolongation. Ces opérations se poursuivent également dans l'AO2 et l'AO3
Clément MUAMBA