La lutte pour la paix par les armes de la paix passe par plusieurs compartiments. Comme pour prévoir l’avenir, la jeunesse est la couche de la population à laquelle il faut s’occuper minutieusement pour ne pas sacrifier toute une génération. Dans la partie Est de la RDC, les jeunes sont utilisés tant pour le bien que pour le mal. Le Festival amani profite de la vigueur qui les caractérise pour le bonheur de la communauté.
Pour le compte de ce grand événement, plus de 700 jeunes font du bénévolat pour que le festival réussisse. En plus, le festival a créé une fenêtre entrepreneuriat pour les jeunes afin de récompenser leurs projets. Et ce n’est pas tout. Des stands sont disponibles pour les expositions de leur savoir-faire dans tous les domaines. Dans le stand du Programme des Nations-Unies pour le développement, il est exposé des ouvrages qui parlent aux jeunes.
L’un d’entre eux est un rapport d’analyse d’Action pour la paix et la concorde dans la démobilisation milicienne à l’Est de la RDC. Il revient sur le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire (DDR-C) dans cette partie du pays. Il est distribué gratuitement après quelques explications des standiers sur la question. L’essentiel de ce programme est de récupérer les jeunes de groupes armés pour rentrer soit à l’école, soit dans les centres de formation professionnelle, soit dans les petits commerces pour gagner la vie autrement.
« Nous ciblons plus les jeunes. Parce que ce sont eux qui sont le plus exposés à l’enrôlement dans les groupes armés. Les jeunes sont en mesure d’utiliser les armes, ils n’ont pas de pitié. C’est pourquoi il faut les sensibiliser pour qu’ils comprennent le danger qu’il y a dans l’enrôlement dans les groupes armés », a expliqué à ACTUALITÉ.CD, un standier du PNUD.
Plus les jeunes ne sont utilisés dans les groupes armés pour créer l’insécurité, plus le nombre de miliciens diminue. En parallèle, ces jeunes doivent être occupés par d’autres travaux les valorisant dans leurs différents talents, et cela pendant des générations. Ce qui amènera une paix durable. D’où l’entrepreneuriat reste un des piliers majeurs pour la consolidation de la paix dans la mesure où il permet de lutter contre le sous-emploi des jeunes et le faible développement économique que connaît la région des Grands lacs.
Le Festival amani est bien la preuve du potentiel que regorge la jeunesse des provinces du Kivu. L’encadrement se met également comme un élément nécessaire pour profiter de ce que la jeunesse regorge.
« Les jeunes se donnent pour la construction de leur pays, pour changer l’image de leur pays. Mettre un festival comme celui-ci en place, c’est un signe que les jeunes de Goma et Bukavu donnent un message puissant. Ils disent qu’ils sont capables d’aller au-delà de tout ce qui se passe », a dit Guillaume Bisimwa, directeur du Festival Amani.
Emmanuel Kuzamba, à Bukavu