RDC: trois morts dans une nouvelle manifestation contre les casques bleus à Munigi, près de Goma 

Au moins trois personnes ont été tuées ce mardi 7 février au cours des altercations entre manifestants et casques bleus à Munigi, à l'entrée Nord de Goma (6 km) au Nord-Kivu. Ce bilan est livré par la Monusco.

"Les Casques bleus revenaient d’une mission de ravitaillement à Kiwanja et se rendaient à Goma, accompagnés par des FARDC. A 2km de Munigi, ils ont été assaillis par des manifestants qui, auparavant, avaient barricadé la route avec de grosses pierres, obligeant ainsi le convoi à s’immobiliser. Dans la foulée, les assaillants ont mis le feu à quatre camions du convoi avant de subtiliser leur cargaison. Trois personnes ont malheureusement perdu la vie durant les échauffourées, tandis que les Casques Bleus et les FARDC tentaient de protéger le convoi", indique un communiqué de la Mission de l'ONU publié dans la soirée.

Kiwanja d'où revenait le convoi est sous occupation de la rébellion du M23 depuis fin octobre de l'année dernière.

Plusieurs personnes se sont opposées au passage du convoi exigeant un contrôle des marchandises transportées par les véhicules. Au moins trois véhicules de la Mission ont été incendiés.

"Nous avons seulement voulu voir ce qui se trouve dans ces véhicules vu qu’ils proviennent d’une zone sous contrôle des rebelles qui tuent nos frères dans le territoire de Rutshuru, ils n’ont pas voulu et directement ils ont ouvert le feu pour nous disperser. Ils ont tiré à bout portant et deux déplacés ont reçu des balles et ils sont morts malheureusement et plusieurs blessés", a pour sa part renseigné Moussa Mulomba, membre du conseil territorial de la jeunesse de Kaguri en groupement kibati, dans le territoire de Nyiragongo.

Le groupement Munigi fait parler de lui depuis la résurgence du M23 et surtout avec . arrivée des déplacés en provenance de Rutshuru et Nyiragongo. En septembre et décembre, d'autres manifestations anti-Monusco ont eu lieu à Munigi. Au moins deux casques bleus et deux camions ont été incendiés. 

Mais bien avant, entre juillet et août 2022, les manifestations anti-Monusco enregistrées  dans plusieurs villes et agglomérations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avaient fait au moins trente-six morts dont quatre casques bleus et près de cent septante blessés, selon le bilan dressé par le gouvernement congolais. 

Yvonne Kapinga