Goma: dispositifs sécuritaires maintenus, reprise timide des activités après des journées des manifestations notamment contre “l’indolence” de la force de l’EAC

A la hauteur du Rond-point Terminus ULPGL sur la route Goma-Sake
A la hauteur du Rond-point Terminus ULPGL sur la route Goma-Sake/Ph.ACTUALITE.CD

La ville de Goma s’est réveillée calme ce mardi 7 février après des journées des  manifestations contre l’insécurité au Nord-Kivu qui est caractérisée entre autres par l’occupation extensive de la rébellion du M23 dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. 

Ce mardi, les organisateurs des manifestations ont appelé à reprendre les activités. Hormis les écoles et quelques institutions universitaires, d’autres activités reprennent timidement. Au centre-ville, les boutiques et magasins ouvrent progressivement leurs portes. Le transport en commun n’a pas encore repris mais quelques taxis motos sont visibles.

Les policiers continuent de dégager les voies en y enlevant des grosses pierres jetées par les manifestants en colère. Tôt le matin, un dispositif important des militaires de la Garde républicaine était observé vers l’entrée président, au quartier Katindo, l’un des points chauds de la ville. 

« Nous avons l’impression que Kinshasa s'en fout totalement de ce que nous traversons, les rebelles sont à quelques mètres de Goma mais j’ai suivi la RTNC hier, rien d’important sur notre souffrance. Nous sommes délaissés », lâche un habitant ce matin dans la rue de Goma.

Face à cette situation, le gouverneur du Nord-Kivu, le général constant Ndima « lance un appel patriotique au calme et à la retenue ». Il demande notamment « de laisser libre circulation aux agences humanitaires et aux ONG qui s’emploient à apporter l’assistance à nos compatriotes déplacés dans des camps ».

Les manifestants qui ont, durant les journées des tensions, dénoncé l’attitude inoffensive de la force régionale de l’EAC censée combattre les rébelles du M23 soutenus par le Rwanda.

La situation sécuritaire se détériore de plus en plus au Nord-Kivu même si la province est sous état de siège. Les opérations enclenchées contre plusieurs groupes armés n’ont pas produit des résultats escomptés mais au contraire, plusieurs groupes armés se sont réorganisés, et jusqu’à ce que le M23 vaincu en 2013 refasse surface. 

Yvonne Kapinga