Félix Tshisekedi s’est prononcé une fois de plus sur les rapports entre son pays et le Rwanda. Au cours de son adresse devant le corps diplomatique, le chef de l’Etat congolais a insisté sur ce qu’il considère comme les vrais enjeux de cette conflitualité.
« Les vrais enjeux de l’agression de la RDC par le Rwanda et de la crise sécuritaire dans l’Est de mon pays sont économiques et hégémonistes. Aucun congolais n’est dupe ni naïf sur cette évidence ».
Il a également réitéré la détermination de son pays: « Que tout le monde sache hier, aujourd’hui et demain: aucune génération de mes compatriotes ne cédera ni n’aliènera un centimètre du territoire nationale à quiconque pour y établir une colonie de peuplement ou d’exploitation ».
Et d’ajouter: « Comme je l’ai dit à la tribune de Nations Unies, nous défendrons l’intégrité de notre territoire, la souveraineté et l’indépendance de notre pays quoi qu’il en coute ».
Considérant que la guerre est d’abord économique, la RDC a signé le 10 décembre 2022 avec les Émirats arabes unis le contrat de partenariat pour lutter contre la fraude minière. De ce contrat sont nées deux sociétés dont Primera Gold DRC (or) et Primera Metals DRC (3T, Étain, Tungstène, Tantale). Le résultat attendu est la lutte contre la contrebande dans ces secteurs. C’est le 13 janvier 2023 que la transaction officielle de l’or issu de l’exploitation artisanale dans la partie orientale du pays à travers la société Primera Gold a été effectuée.
"Certains de nos voisins ont préféré continuer à emprunter le chemin parsemé d’embûches et du sang de nos compatriotes. J’ai donc décidé de mettre fin à tous les niveaux en usant de toutes les voies: diplomatique, commerciale et militaire. Je suis convaincu qu’on finira par avoir raison parce que nous sommes dans le droit chemin », avait-il déclaré à l’occasion.
De son côté Paul Kagame a toujours justifié son activisme dans l'Est de la RDC par la présence des FDLR: « L’accusation selon laquelle j’interviendrais au Congo m’importe peu. Ce n’est ni la première ni la dernière. L’important est de savoir pourquoi j’interviendrais. Si vous ne vous posez pas cette question, vous passez à côté de l’essentiel. Or la réponse est simple : la menace que fait peser sur notre sécurité l’activité d’un groupe imprégné de l’idéologie génocidaire comme les FDLR est clairement susceptible de nous amener à intervenir en territoire congolais, sans excuses ni préavis. Quand vous êtes agressé, vous n’attendez pas les instructions de votre agresseur ou de son protecteur pour savoir comment réagir », expliquait-il longuement sur Jeune Afrique.