Les parlementaires de l'Ituri se sont exprimés sur la situation sécuritaire dans leur province à la suite de l'attaque des miliciens Codeco dimanche dernier dans plusieurs villages du territoire de Djugu. En dépit de l’état de siège en vigueur dans leur province, ces parlementaires dressent un tableau sombre de la situation sécuritaire dans cette partie du pays avec notamment la recrudescence de l'activisme des groupes armés avec plusieurs dommages collatéraux malgré les accords de paix signés tant au niveau national qu'international; l'apparition d'autres nouveaux groupes armés locaux; le retard dans la mise en application de PDDRC-S; la faiblesse et l'inefficacité de l'autorité de l'Etat sur le terrain; l'absence des opérations militaires contre les actes barbares et ignobles commis par les groupes armés et l'augmentation exponentielle des déplacés internes et externes qui fait de l'Ituri la province la plus sinistrée sur le plan humanitaire.
Ils ont dénoncé les actes barbares des groupes armés et ont formulé une série de recommandations aux institutions de la République et aux forces vives locales en vue de rétablir le plus vite possible la paix dans cette partie du pays.
Dans une déclaration à l'issue d’une réunion mardi à Kinshasa, les parlementaires de l'Ituri demandent au Président de la République “d'instruire le Gouvernement de la République d'accélérer avec la mise en œuvre de la Table Ronde promise afin de trouver une alternative à l'état de siège”. Et au Gouvernement “d'imposer l'autorité de l'Etat en assumant sa mission régalienne pour rétablir la paix en Ituri; d'accélérer la mise en œuvre du programme DDRC-S; d'organiser les opérations militaires à tous les groupes armés réfractaires au processus de paix ; d'organiser d'autres assistances humanitaires en faveur des déplacés, et D'organiser et financer les dialogues intra et intercommunautaires”.
Et de poursuivre : "Aux groupes armés locaux : de cesser immédiatement avec les tueries, les massacres, les pillages et les destructions méchantes des biens de la paisible population; de laisser libre circulation sur tous les tronçons routiers de la Province de l'Ituri; de respecter strictement les engagements pris dans les différents accords de paix. Aux groupes armés locaux non signataires des accords de paix, de s'identifier et d'adhérer au processus de paix en collaborant étroitement avec l'Etat Congolais. Aux communautés de l'Ituri: de sensibiliser et conscientiser les groupes armés locaux de s'impliquer dans le processus de paix, et de favoriser la cohabitation pacifique entre les communautés affectées”.
Dans le même registre, ils ont pris l'engagement de poursuivre avec les plaidoyers auprès de toutes les instances décisionnelles de la République pour accélérer tous les processus de paix durable et effective dans la province de l'Ituri.
Sans donner une date précise, le Président Félix Tshisekedi n'a pas abandonné son intention d'organiser une table ronde censée plancher sur l'avenir de l'état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Il l'a fait savoir jeudi 22 décembre 2022 dans son discours de cadrage à l'ouverture des travaux de la 9e session de conférence des gouverneurs organisée à Mbandaka Chef-lieu de la province de l'Equateur.
Clément MUAMBA