Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, considère que la guerre d'agression Rwandaise sous couvert du M23 a permis à la classe politique congolaise de parler le même langage, et il en sera de même lors de la visite du Pape François en République Démocratique du Congo. Le ministre de la communication et médias estime que cette visite offre une fois de plus l'opportunité à la RDC d'accentuer son plaidoyer sur la situation sécuritaire préoccupante dans sa partie orientale.
" Je pense qu'il faille relativiser lorsque vous dites que la classe politique est déchirée. Nous avons plutôt vu un élan national se décider autour de cette question d'agression de la RDC, c'est un élan de l'unité qu'il faut saluer au-delà du fait que nous avons nos divergences politiques à l'orée d'une année électorale mais je pense que globalement pour ce qui concerne la défense de la patrie, on a entendu très peu de voix dissonantes, c'est quelque chose qu'il faut relever et c'est dans le même esprit qu'il faut que le Pape soit accueilli parce que vous savez même dans des familles, il y a toujours entre des frères des sujets pour lesquels vous ne vous entendez pas mais ce n’est pas le cas lorsque vous recevez un hôte de marque. La dernière fois c'était il y a 37 ans, on ne sait pas prédire la prochaine fois ", a-t-il fait savoir lundi 9 janvier 2023 lors d'un briefing conjoint avec le Nonce apostolique et le coordinateur technique des travaux d'aménagement.
Et de poursuivre :
" Je pense qu'il y a beaucoup de symboliques à attacher autour de cette visite du Pape, le fait qu'il va rencontrer des réfugiés, des personnes qui sont touchées par les victimes directes de la guerre et différents massacres, c'est un message fort qui passera parce qu'il ne faut pas oublier que le Pape vient avec 80 journalistes dans son avion que les yeux du monde seront braqués sur la RDC, il n'y aura pas une meilleure occasion pour nous de renforcer le travail que nous faisions sous la conduite du Président de la République dans les plaidoyers pour mettre fin à la guerre dans l'Est ".
M. Muyaya a rassuré que toutes les dispositions sont prises pour la bonne retransmission de ce programme sur la chaîne nationale.
" C'est une visite exceptionnelle. Nous prenons des mesures exceptionnelles normalement avec la Télévision nationale pour que nous puissions être en mesure d'abord comme diffuseur hôte de produire un signal de qualité en 4K qui pourra être repris par toutes les chaînes notamment KTO mondialement (...). Dans les jours qui viennent, vous verrez, il y aura une programmation spéciale à la télévision nationale pour donner la parole aux historiens ou à ceux qui ont vécu la visite du Pape Jean-Paul 2. C'est l'occasion de revivre l'événement à travers les différentes émissions qui seront produites à la télévision nationale et donc nous allons nous assurer pour que les Congolais suivent de l'atterrissage du Pape jusqu'à sa cérémonie d'au revoir. Nous prenons les dispositions pour que les événements puissent être entièrement couverts ", a rassuré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
A son arrivée, après une visite de courtoisie au président Tshisekedi, il rencontrera les autorités, la société civile et le corps diplomatique au Palais de la nation et y prononcera un discours. Le lendemain, 1er février, il célébrera la messe à l’aéroport de Ndolo dans la matinée. Dans l’après-midi, il rencontrera des victimes des violences dans l’Est du pays et des représentants de certaines œuvres caritatives, l’occasion pour lui, à chaque fois, de prononcer un discours.
Le 2 février, une rencontre entre le Pape et les jeunes et les catéchistes est prévue au stade des Martyrs. L’après-midi, il participera dans la cathédrale Notre-Dame-du-Congo à une rencontre de prière avec les prêtres, les diacres, les personnes consacrées et les séminaristes, avant de s’entretenir en privé avec les jésuites du Congo.
Le 3 février, avant de quitter la RDC, il s’entretiendra avec les évêques congolais au siège de la CENCO, la conférence épiscopale du pays.
Clément MUAMBA