RDC: la cité de Kwamouth se vide - reportage

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

Hôpital Général de Kwamouth. La moitié du personnel médical a fui. Sur la centaine d’agents de santé actifs ici avant les conflits, il ne reste plus que 44 dont 4 médecins.

Les malades également sont de plus en plus rares. Il ne reste plus que des blessés dont Paul blessé par balle et arrivé ici il ya deux jours.

« Je suis victime du conflit entre teke et yaka dans le village de Nkana. C’est pour cela que vous me trouvez ici à l’hôpital ».

A côté de lui, Jean-Pierre.

« Il y’a eu affrontements entre les assaillants et les FARDC à Nzene. Et j’ai reçu une balle parce que j’étais contre ce mouvement. Cela fait une semaine et demi que cela s’est passé ».

D’autres habitants ont fui leurs villages et se sont rapprochés de la cité de Kwamouth.

C’est le cas d’André qui vient de Nzeme à 60km de Kwamouth.

« Les yaka nous ont tués. Ils nous ont tout ravi. Beaucoup d’entre nous sont morts. C’est à cause de cela que j’ai pris mes enfants et ma femme et nous nous retrouvons ici. Nous demandons aux autorités de s’impliquer pour que la paix revienne ici. Nous vivons grâce aux activités en brousse. Maintenant, nous allons faire comment ?  Ça fait trois mois maintenant. Nous voulons la paix pour voir grandir nos enfants ».

Patrick vient d’Engweme. Il se trouve aujourd’hui à Kwamouth.

« J’ai fui ces violences. A Engweme, j’étais enseignant. Je me suis sauvé et je suis maintenant ici, chômeur. Ma fille, je ne sais pas. On s’est perdu de vue à cause de ce qui s’est passé. Ici pour vivre, c’est difficile. Il faut mendier ou travailler pour les gens ».

Ceux qui sont restés à Kwamouth veulent aussi être enrolé. Ils attendent des mesures concrètes. C’est ce que veut également Denis.

« Nous sommes en insécurité ici. La CENI doit prendre toutes les dispositions. Nous avons aussi droit à la carte d’électeur. Dans notre pays, ce document fait office de carte d’identité. Comment allons-nous faire?  Nous serons bloqués. Le gouvernement doit trouver la solution. Nous sommes déjà en décembre. Les violences perdurent. Comment vont-ils enrôler les gens »?

Une manifestation a d’ailleurs lieu le weekend dernier dans cette cité d’environ 7000 âmes pour réclamer sécurité et paix.

Dans ce contexte d’incertitude, beaucoup ont résolu de quitter Kwamouth. Les habitants qui étaient localisés le long de la rivière Kasaï se sont installés à Mushie.

Les populations riveraines de Kwamouth à Nkana se sont déversées à Maluku, à Kinshasa. Une grande partie de celles qui se trouvaient le long de la route Kinshasa-Bandundu ont trouvé refuge à Bandundu-ville.