Kinshasa : une riche carrière, retour sur le parcours de Tshala Muana

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L’artiste chanteuse congolaise Élisabeth Tshala Muana Muidikayi, aussi connue sous le nom de « Mamu nationale » a tiré sa révérence ce samedi 10 décembre. Star de la musique typique de la tribu Luba, sa célébrité a pris corps pour avoir modernisé et donné ses lettres de noblesse au folklore du peuple luba dans un style «Mutuashi», qui a élevé sa carrière au firmament.

La mère de la nation a démarré sa carrière musicale en 1997 à Kinshasa comme danseuse, choriste dans le Groupe Tcheke Tcheke Love d’une autre artiste chanteuse congolaise de renom et idole féminine, Mpongo Love. Après son départ de cet orchestre, Mamu nationale a collaboré avec Laurent Galans et Rachid King. 

En 2000, La diva de Mutuashi s'est lancée dans sa carrière solo avec ses propres moyens qui au préalable lui ont permis de se démarquer dans sa carrière musicale.

En 2002, Tshala Muana sort son album intitulé « Malu » contenant 10 titres. Malu est la chanson la plus populaire de tous les morceaux de cet album. Jusqu'à présent, il n’a pas disparu du secteur musical congolais. Durant son parcours, Tshala Muana a élevé certaines chanteuses au niveau national et international, comme MJ30, Jos Diena, Lula Tshanda et Boss Bossombo.

La reine du Mutuashi a plusieurs répertoires discographiques dont Mbanda Matière sorti en 1984 ou «Tshikuna Fou», en 2007. Son tout dernier album «Cours des grands» est sorti le 07 mars 2017, signé avec 9 titres tels que Baba nima, Cours des grands, Maquillage, Paul Bindu, Sukisa, Luendo, Ngebu Ngebu, Zaina, Okemba.

Précisons que cette star de la musique congolaise fut aussi une actrice politique soutenue au début par le président Laurent-Désiré Kabila. C’est cette optique que cette dernière fonda l'association Regroupement des femmes congolaises (REFECO). Au début des années 2000, Mamu nationale siège comme députée dans l'enceinte de l'Assemblée constituante et législative du Parlement de transition (ACLPT). Par la suite, elle va devenir présidente de la Ligue des femmes du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).

Elle a, durant sa carrière, apporté sa pierre à l'édifice dans ce parti cher à Joseph Kabila avec ses chansons à succès politiques et patriotiques à l'égard de quatrième président de la RDC.

Polémique

En novembre 2020, la chanteuse est interpellée par les services de renseignements peu après la sortie de sa chanson intitulée “Ingratitude”. Elle a même passé une nuit au cachot de l’Agence nationale de renseignement (ANR) avant d'être relâchée. Plusieurs observateurs ont qualifié ce morceau d’une attaque contre Félix Tshisekedi, qui se serait montré ingrat vis-à-vis de Joseph Kabila en voulant rompre avec la coalition FCC-CACH. 

« Je chante trahison. Ce n’est pas destiné au Chef de l’Etat. C’est depuis 2013 que je travaille sur cette chanson. J’ai connu beaucoup de trahison dans ma vie professionnelle. Je ne sais pas qui a sorti cette chanson. D’ailleurs, ce n’est pas la première que je chante contre l’ingratitude. Ils disent que j’ai insulté le Chef de l’Etat. J’ai beaucoup de respect pour lui. Ce n’est pas mon ami », déclarait-elle à sa sortie du cachot.

Élisabeth Tshala Muana Muidikayi, née le 13 mai 1958 à Élisabethville, actuelle Lubumbashi, est décédée aux aurores de ce samedi 10 décembre 2022 à Kinshasa.

Carly Vangu