La jeune ambassadrice de l’UNICEF pour la cause climatique, Ketsia Passou, a pris la parole le 12 novembre à la COP 27 qui se déroule en Égypte. Elle a notamment plaidé auprès des Etats afin que des actions concrètes et nécessaires soient prises face à la « catastrophe climatique » mais aussi pour que la voix de la jeunesse africaine soit prise en compte et placée au cœur de la stratégie des luttes contre le changement climatique pendant cette rencontre.
« L’article 6 de la « Convention relative aux droits de l’enfant » insiste sur le droit d’être et rester en vie pour les enfants. Selon cette convention dont l’ensemble des 197 états de ce monde sont signataires : « Les États parties reconnaissent que tout enfant a un droit inhérent à la vie », mais il est aussi demandé que « Les États parties assurent dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant », souligne-t-elle.
Et de poursuivre, « ce que j’attends des décideurs aujourd’hui c’est notamment de faciliter l’adaptation au changement climatique pour les enfants et les jeunes dans le monde. En ce qui concerne les États africains, il est nécessaire que la jeunesse soit initiée dès le bas âge à l’adaptation à travers une éducation environnementale dans les écoles ».
La jeune femme a poursuivi son plaidoyer en appelant les états pollueurs à respecter leurs engagements en faveur du climat. Notamment, le principe du pollueur-payeur à l’égard des pays fortement impactés par la pollution, en l’occurrence la RDC. Ketsia Passou insiste sur:
• Le plan d’adaptation au niveau des pays africains, c’est aussi une éducation environnementale pour permettre aux enfants de se préparer et de s’accommoder au changement climatique pour leur permettre de vivre dans un environnement sain.
• Notre pays, la République Démocratique du Congo (RDC) regorge d’immenses ressources en eau et forêts qui contribuent à la conservation de l’écosystème mondial. Notre pays est considéré comme le deuxième poumon du monde après le Brésil. Malheureusement, de la même manière que tous les pays d’Afrique, la RDC est particulièrement affectée par le changement climatique et subit les mêmes conséquences que les pays industrialisés sans recevoir une compensation.
• La génération future que nous représentons va être victime d’énormes conséquences dans les années à venir et risque de disparaître. La crise climatique affecte notre mobilité, notre avenir, notre devenir et nos rêves et même nos capacités à bénéficier du monde dont vous avez bénéficié. En 2020, la RDC a connu une réduction de la superficie de ses forêts de 481.000 hectares. Le taux de déforestation est évalué pour la période 2000-2010 à 0,44% par an d’après l’Atlas Forestier de la RDC.
• Il faut que tous les dommages soient payés. Payer les dommages ce n’est pas seulement donner l’argent aux États africains victime de changement climatique, mais c’est surtout les aider à se développer tout en préservant ce qu’ils ont afin de garantir l’avenir des jeunes générations. Payer les dommages revient aussi à prendre conscience de l’impact que l’on pose comme action dans d’autres pays. La crise climatique est une crise des droits de l’enfant, nous attendons des actions concrètes.
Il faut savoir que l’UNICEF a organisé avec Co-hosted by UNU, UNICEF and UNFCCC intitulé : " From the Frontlines". Cet événement constitue, selon l’UNICEF, une plateforme essentielle pour les enfants, les jeunes et les décideurs politiques dans le cadre de la COP 27 afin de présenter des exemples de meilleures pratiques et d’accélérer l’action.
À la COP 27, l'UNICEF a appelé les États entre autres à faire progresser l'éducation au changement climatique et la participation significative pour préparer les enfants et les jeunes grâce au plan d'action Action for Climate Empowerment (ACE).
Prisca Lokale