Léon Kengo, à la tête d’une délégation d’anciens présidents de deux chambres du parlement, ont plaidé mercredi auprès de Modeste Bahati, président du sénat, pour l’application de la Loi n° 18/021 du 26 juillet 2018 portant statut des anciens Présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens Chefs de corps constitués. Il a notamment demandé d'intégrer dans le Budget Exercice 2023 leurs arriérés d'avantages non perçus. Cette information a provoqué diverses réactions dans la société civile en particulier. L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) s’étonne par exemple de la temporalité sociale particulière choisie par Léon Kengo et ses compères.
« Il serait moralement inexplicable que le Gouvernement satisfasse une telle requête d'autant plus que la Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 devra d'abord être révisée au vu du caractère excessif et immoral des avantages qu'elle accorde aux anciens Chefs d'Etat et des corps constitués et sans prévoir la disqualification de ceux qui. se seraient compromis dans les actes de corruption, détournement des derniers publics et blanchiment des capitaux à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions », a déclaré Me Georges Kapiamba, Président de l'ACAJ.
Et d’ajouter:
« Tout en saluant les services rendus à la Nation Congolaise par des dignes exemplaires filles et fils, et compte tenu du fait qu'ils ne sont pas logés à l'enseigne de la précarité matérielle qui caractérise la majorité de Congolais, l'ACAJ leur demande de prouver leur amour et leur solidarité envers les Congolaises et Congolais en renonçant officiellement aux bénéfices qu'implique la Loi n°18/021, du 26 juillet 2018 », a-t-il conclu.
Ainsi, l'ACAJ recommande aux Gouvernement et Parlement, d'orienter les ressources mobilisées vers des priorités porteuses d'une croissance inclusive et non de se soumettre à tout ce qui l'éloigne du « Peuple d'abord » dont les retombées se font toujours attendre, d'une part; et d'entamer le processus de révision de la Loi n°18/021 du 26 juillet 2018 ».
Cette revendication de Léon Kengo et ses compères intervient au moment où la question sur les rémunérations des Députés nationaux fait polémique.