Katumbi et son parti mettent davantage pression sur Tshisekedi: « pas une minute de plus ne doit être accordée à ceux qui sont censés nous représenter au-delà de la limite fixée par notre constitution »

Félix Tshisekedi, Jean Pierre Bemba et Moise Katumbi
Félix Tshisekedi, Jean Pierre Bemba et Moise Katumbi

Le divorce est quasiment consommé entre Félix Tshisekedi et Moise Katumbi. Les deux camps, surtout celui de l’ancien gouverneur, ne cachent plus le désaccord. Les critiques se font davantage entendre du côté de Lubumbashi. 

« De très graves incertitudes pèsent sur l’avenir du pays. D’Est à l’Ouest, partout l’insécurité grandit. Préparons-nous à la campagne d’enrôlement de décembre prochain. Pas question de glissement ! Les élections doivent se tenir dans les délais fixés par la Constitution », alertait déjà Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moise Katumbi.

Ce samedi, c’est à travers un clip qu’il a enfoncé le clou: « Les autorités du pays doivent savoir que notre population ne transigera plus avec leur maintien au pouvoir au-delà de la fin de leurs mandats tels que prévus par la constitution. Tout le monde est pressé d’en finir avec la faim, la misère, le chômage, l’injustice et la peur du lendemain ».

Et d’ajouter:

« Il est donc impérieux que les élections se tiennent dans les délais. Il est hors de question de prolonger indûment des mandats qui seraient expirés. Soyons clairs! Pas une minute de plus ne doit être accordée à ceux qui sont censés nous représenter au-delà de la limite fixée par notre constitution ».

Fin juin, Ensemble pour la République avait lancé une campagne contre le vote électronique en prévision des élections programmées pour 2023. Le parti de Moise Katumbi dénonçait déjà un mauvais climat qui marque l'environnement électoral congolais. « Lequel climat est caractérisé par un manque permanent de consensus », avait dit le porte-parole de Moise Katumbi. 

Ensemble pour la République est officiellement membre de l’Union sacrée, la coalition au pouvoir, mais les proches de Katumbi ne cachent pas les ambitions de leur leader pour les élections de 2023. Plusieurs sujets ont déjà opposé Moïse Katumbi à Félix Tshisekedi, mais à ce stade, les deux hommes, qui se regardent en chien de faïence, sont encore ensemble. La récente réconciliation entre leaders katangais a ajouté de l’eau aux moulins des proches du président de la République qui n’ont pas apprécié l’accolade entre l’ancien gouverneur et l’ancien président de la République, Joseph Kabila.