Kinshasa : le général Sylvano Kasongo appelle les taximen et motocyclistes au “respect des prix” du transport en commun en dépit des difficultés liées à la pénurie de carburant

Une station-service sur l'avenue Colonel Ebeya à Gombe/Kinshasa
Une station-service sur l'avenue Colonel Ebeya à Gombe/Kinshasa

La pénurie de carburant observée à Kinshasa depuis le début de la semaine n’est pas restée sans conséquence. Outre les nombreux embouteillages, issus de cette situation, et qui perturbent la circulation, il y a aussi le phénomène demi-terrain à bord du transport en commun, qui s’est accentué d’un coup. Les Kinois sont contraints de payer le double, le triple voire le quadruple du coût global pour certaines destinations. Pour ceux qui sont fauchés, la seule alternative, c’est d’avancer à pied.

Au regard de cette situation, le commissaire divisionnaire adjoint de la police dans la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo Kitengie, met en garde les taximen ainsi que les motocyclistes. Il les appelle à ne pas profiter de la situation de l’heure pour accroître leurs recettes au détriment de la population.

« Nous savons qu’il y a des difficultés liées à la pénurie de carburant, mais il faut respecter le tarif. Pourquoi revenir à la mauvaise pratique de demi-terrain ? Contraindre les gens à débourser jusqu’à 20.000 Franc congolais par jour pour arriver à la maison, mais cette personne-là touche combien à la fin du mois ? C’est la méchanceté. Si tu [taximan] ne parviens pas à bien travailler, je t’en prie reste à la maison.  Ce qu’ils font là, c’est du vol. Quand ils seront arrêtés par la police, ils crieront à la tracasserie », a dit le général Sylvano Kasongo dans une interview accordée à la Radio Okapi.

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Il annonce aussi que les éléments de la police vont être déployés dans différentes artères afin de traquer tous les récalcitrants pour être sanctionnés.

« (…) Nous allons envoyer nos agents sur le terrain pour arrêter tous les récalcitrants. Ceci est un avertissement, je demande à vos associations, ACCO, et les autres là de conscientiser les chauffeurs de façon qu’ils obéissent, qu’ils ne profitent pas du malheur des autres. Au contraire, ayons de la compassion entre nous. C’est une difficulté d’ordre mondial, ça va passer. Le ministre l’a dit. Tu augmentes le prix  en le multipliant par 4 ou par 5 sur base de quoi ? Tu agis comme si l’Etat n’existait pas. L’Etat existe bel et bien, tu seras arrêté, filmé et ton véhicule paiera de lourdes amendes », a-t-il ajouté.

Il est à noter que dans beaucoup de stations, le gasoil ne pose aucun problème. Cependant, l’essence se raréfie davantage. Cette  pénurie serait causée par le retard dans les arrivées programmées des navires censés approvisionner le pays, explique Didier Budimbu, ministre congolais des hydrocarbures. Le plus proche arrivera sur les côtes congolaises le 14 septembre et atteindra la capitale avant la fin du mois. 

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