Kinshasa : « je fais un effort pour être devant la station à 6h pour avoir de l’essence … mais ça ne suffit ! », témoigne un chauffeur de taxi

Station-service sur l'avenue Colonel Ebeya à Gombe
Station-service sur l'avenue Colonel Ebeya à Gombe/Kinshasa

La ville de Kinshasa fait face à une nouvelle pénurie de carburant pour automobiles depuis ce lundi 5 septembre. Des longues files d’entente de véhicules et motocyclistes devant les différentes stations-service de la capitale sont observées. Se ravitailler en carburant relève désormais d’un vrai parcours de combattant.

Il ne suffit pas de se présenter à temps devant une station pour remplir son réservoir, nous confie un chauffeur de taxi.  « Je fais un effort pour être devant la station à 6 heures pour avoir de l’essence. Mais malgré ça, il me faut obligatoirement corrompre pour être servi à temps », dit ce chauffeur de taxi rencontré devant une station-service dans la commune de Bandalungwa.

La corruption, c’est le mot qui revient souvent. « Pour être bien servi et à temps, il faut corrompre un agent de la station. Comme moi, j’ai donné un bidon de 25 litres et j’ai dû donner 20.000 FC », renchérit un autre taximan.

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Certains motocyclistes voire taximen interrogés par ACTUALITE.CD ont confié qu’ils ne supportent pas de faire la queue devant des stations. Ils préfèrent aller se ravitailler auprès des revendeurs communément appelés kadhafi. Mais là encore, il y a des conséquences, font-ils savoir.

« Il faut savoir que nous concédons des pertes énormes depuis ce lundi. Si au niveau des stations-service, ce n’est pas opérationnel, nous sommes obligés d’aller auprès des Kadhafi. Ces derniers nous vendent 1 litre à 5000 FC », témoigne un motocycliste, ajoutant que cela leur « oblige à non seulement augmenter le prix de la course mais aussi à faire des demi-terrains.

Comme à chaque période de pénurie, les embouteillages sont l’une des conséquences. Des employés ainsi que des élèves, qui ont repris les cours ce lundi, sont parmi les victimes.

« Je suis resté à l’arrêt durant plusieurs minutes. J’ai décidé d’avancer à pieds  pour me procurer un transport plus loin devant. Vu la rentrée scolaire, si le ministre (des hydrocarbures, ndlr) ne trouve pas une solution, il y aura toujours des embouteillages. Et cela risquerait de faire augmenter le prix du transport en commun, ce qui sera pénible pour nous », a déclaré un passager.  

A un autre d’ajouter :

« Depuis lundi, je souffre pour me trouver un transport en commun. Et vu les embouteillages, je suis arrivée au travail en retard hier. J’étais obligée de prendre plusieurs taxis pour arriver à ma destination ».

A

Il faut noter que dans plusieurs coins de la capitale, le prix du transport, à bord d’un véhicule tout comme d’une moto, est déjà majoré suite à cette situation.  

Rachel Maduali et Olivia Wanga, stagiaires IFASIC