RDC: l’opération conjointe FARDC-UPDF parmi les raisons qui ont poussé le Rwanda à réactiver le M23, explique un rapport

FARDC et UPDF à Beni
FARDC et UPDF à Beni

Dans leur rapport publié ce mardi, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York et son partenaire de recherche Ebuteli, proposent une grille de lecture de l’opération conjointe que mène les armées congolaise et ougandaise dans l’Est de la RDC. 

Les chercheurs expliquent que Paul Kagame a vu d’un mauvais œil le lancement de Shujaa. Il s’est senti isolé et en danger. Surtout que l’arrivée des militaires ougandais (entre 2000 et 4000) sur le sol congolais s’est faite parallèlement avec l’autorisation accordée à l’Armée burundaise d’opérer dans l’Est de la RDC contre le Red Tabara et les FNL. GEC et Ebuteli rappellent aussi qu’une rivalité latente a toujours existé entre Kigali et Kampala. Ils donnent comme exemple la guerre de six jours à Kisangani.

De plus, les projets de construction de routes, en particulier la route de Rutshuru à Goma, sont également soupçonnés de constituer une menace pour la sphère d'influence du Rwanda dans l'est de la RDC. Cela compte également tenu des liens entre les routes et les opérations militaires. GEC et Ebuteli rappellent aussi que l’UPDF ne s’est pas privée d’intervenir militairement pour protéger les équipements de Dott Services à Bunagana lors de l'attaque du M23.

Pour casser cette isolation du Rwanda, l'annonce récente du sommet de Nairobi en avril 2022 sur la constitution d’une force régionale pour lutter contre les groupes armés dans l’Est de la RDC peut être considérée comme un moyen de résoudre ces tensions, expliquent les chercheurs.

Contexte 

L’accord de défense et de sécurité entre l'Ouganda et le Congo lançant l’opération conjointe FARDC-UPDF dans l’Est de la RDC a été signé le 9 décembre 2021. Dénommée Shujaa, l’opération a été prolongée le 1er  juin 2022 en Ouganda. Coordonné par le Général-Major Bombele Lohola Camille qui est secondé par le Général-Major ougandais Kayanja Muhanga, Shujaa est à sa troisième phase. La fin de cette opération conjointe ne dépend que de la décision des présidents de deux pays, rapportent les sources militaires.

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