La tension est montée entre la RDC et le Rwanda. Les deux pays s’accusent mutuellement d’agression. Kigali affirme que des roquettes tirées, selon lui par les FARDC, ont causé des dégâts sur son territoire. Kinshasa, de son côté, a présenté deux militaires rwandais capturés sur le sol congolais. Pour les autorités congolaises, il ne fait l’ombre d’aucun doute, le Rwanda est derrière l’activation du M23 actif dans les territoires du Nyiragongo et de Rutshuru au Nord-Kivu.
Les deux pays ont saisi le Mécanisme conjoint de vérification élargi de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). L’ambassadeur rwandais Vincent Karega a été officiellement convoqué par le gouvernement congolais. Les vols de Rwandair ont été suspendues. L’Union africaine a confié à l’Angola la médiation dans cette crise. Félix Tshisekedi s’est d’ailleurs rendu à Luanda mercredi pour rencontrer son homologue angolais qui a aussi échangé en vidéoconférence avec Paul Kagame le même jour. Une rencontre entre le dirigeant rwandais et son homologue congolais est envisagée. Entre-temps, une relative accalmie se constate sur le terrain militaire dans les territoires du Nyiragongo et Rutshuru, y compris les collines de Tchanzu et Runyoni. Cette situation a provoqué un important déplacement de population. L’ONU et les ONG parlent d’environ 75 000 déplacés internes et 11 000 réfugiés (en Ouganda) depuis environ trois semaines.
Pierre Boisselet, Coordonateur des recherches sur la violence à l’institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence Ebuteli, partenaire de recherche du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York. Il est invité de ACTUALITE.CD dans cet entretien au ton très pédagogique à suivre ci-dessous: