Loi électorale : le député Dieudonné Bolengetenge insiste sur l'obligation d'afficher les résultats par bureau de vote, la remise des PV aux témoins et l'encadrement strict de l'utilisation de la machine à voter

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Machine à voter

Lors du débat général sur la réforme de la loi électorale, le député national Dieudonné Bolengetenge Balea a axé son intervention autour de l'utilisation des outils électroniques dans les prochaines élections prévues en décembre 2022. Pour l'élu d'Isangi dans la province de la Tshopo, ces dispositions ont été à la base du cafouillage aux élections de décembre 2018 consacrant la première alternance pacifique et politique en République Démocratique du Congo (RDC).

Face à cette situation, le numéro deux du parti de Moïse Katumbi a formulé des propositions afin d'encadrer ce secteur pour assurer la transparence dans le processus électoral.

"En ce qui concerne l'outil électronique en 2018, ce sont les dispositions obscures de la loi électorale qui ont facilité à la commission électorale nationale indépendante de flouer toute la nation en imposant aussi l'utilisation de la machine à voter avec une programmation des résultats sortie de nulle part. Ne répétons pas les mêmes erreurs. Voici quelques dispositions à prendre: article 47 de la loi en vigueur le vote s'effectue soit au moyen d'un bulletin papier soit pas voie électronique, article 55 alinéa 2 en cas de vote électronique, les formalités sont fixées par une décision de la commission électorale nationale indépendante, article 63 alinéa 9 les modalités de compilation des résultats, en cas de vote électronique, sont arrêtées par une décision de la commission électorale nationale indépendante, article 67 bis la commission électorale nationale indépendante prend les dispositions utiles pour une transmission rapide et sécurisée des résultats etc. La Commission électorale nationale indépendante de Monsieur Nangaa Corneille avait reçu par ses dispositions un chèque en blanc, voilà par où le diable est entré ", a-t-il déploré dans son intervention lors de la plénière du lundi 25 avril 2022.

Et de poursuivre :

"En matière de vote électronique, les options doivent être arrêtées dans le sens de ce qui est proposé par les initiateurs de la proposition de loi actuelle, la transparence du processus électoral et le rejet de toute voie d'opacité sont nécessaires, l'encadrement strict de l'utilisation de la machine à voter et une meilleure combinaison des aspects manuels et électroniques dans  la transmission des résultats sans introduire des nouvelles innovations ou complications, l'obligation de publier les résultats bureau par bureau au niveau des centres de vote, l'obligation de remettre un PV des opérations de vote à tous les témoins, renforcement de la responsabilité et sanctions sévères sur la commission électorale nationale indépendante pour tout tripatouillage ou actes de fraude répréhensible"

Il a également apporté son appui à la proposition sur une forte représentation de la femme dans les différentes listes qui seront présentées par les partis et regroupements politiques.

 

"Au-delà de l'exigence Constitutionnelle, cette prise en compte est avant tout une question de justice et de même de bon sens qui pourra faire bénéficier au pays une ressource humaine de qualité. Il y a beaucoup moins de voyous et Kukunas parmi les femmes, nous avons donc intérêt à encourager les partis politiques à susciter des vocations féminines. Par exemple, aligner 40% des femmes aux élections locales, 30% aux élections provinciales et 20% aux législatives nationales jusqu'à ce que nous allons arriver à la vraie parité", a-t-il ajouté.

Le débat autour de cette proposition de loi va, une fois de plus, se poursuivre ce mardi 26 avril 2022. Il s'étend en trois jours au regard du nombre élevé des intervenants  essentiellement politique. Les élus du FCC et de Lamuka refusent de prendre part à ce débat. Ils appellent à un dialogue en dehors des institutions afin de dégager un consensus autour du processus électoral en cours et ses réformes.

 

Clément MUAMBA et Berith YAKITENGE