RDC: des nouvelles sanctions de l'Union Européenne touchent deux sujets nord-coréens, propriétaires de l'entreprise de construction "Congo Aconde"

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Le Conseil de l'Union Européenne vient d'inscrire à nouveau huit personnes et quatre entités de la République Démocratique de Corée (RPDC) sur les listes des personnes physiques et morales, entités et organismes faisant l’objet de mesures restrictives compte tenu de la poursuite des activités liées aux missiles balistiques. Le 24 mars 2022, la RPDC a lancé un missile balistique intercontinental. La RPDC a lancé des missiles à au moins douze reprises entre le 5 janvier et le 24 mars 2022.

En effet, parmi les sanctionnés du Conseil de l'Union Européenne figurent deux sujet coréens évoluant en République Démocratique du Congo, PAK Hwa Song et HWANG Kil Su, les deux co-fondateurs de l'entreprise de construction Congo Aconde. Cette société a un compte à Afriland First Bank, selon les révélations de l'organisation The Sentry.

Ces deux hommes d'affaires nord-coréens avaient déjà été cités en août 2020 par l'organisation The Sentry comme membres d’un réseau nord-coréen de blanchiment d’argent en RDC. Dans son rapport, l’ONG alléguait qu’en 2018, deux hommes d’affaires nord-coréens, Pak Hwa Song et Hwang Kil Su, ont créé une entreprise de construction en RDC.

« Ils ont participé à des opérations qui iraient à l’encontre des sanctions de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations unies (ONU) et des États-Unis. Malgré de strictes interdictions internationales, ces personnes ont réussi à ouvrir un compte bancaire pour leur société, Congo Aconde, et ont mené des travaux dans le pays" indiquait l'organisation The Sentry.

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Congo Aconde avait décroché un contrat pour ériger des statues dans la province du Lualaba. Selon la lecture de The Sentry, cette activité est interdite de manière explicite par des sanctions onusiennes adoptées en 2016. L’organisation était allé plus loin : « Des fonds publics congolais auraient financé les statues, ce qui est également contraire aux sanctions onusiennes". 

« Le dossier Congo Aconde est un appel lancé aux banques, aux gouvernements et aux institutions multilatérales pour empêcher les violations de sanctions en RDC. La faiblesse des systèmes internes de contrôle et des mécanismes de surveillance en RDC y attirent des personnes tentant d’échapper aux sanctions. Le secteur bancaire congolais et l’économie nationale sont ainsi exposés à des risques importants », avait alerté l’organisation initiée par George Clooney et John Prendergast.

Selon The Sentry, "le compte de cette entreprise à Afriland First Bank l'avait permis de déplacer ses fonds au plan international par le biais de la BMCE Bank International, identifiée dans des documents consultés par cette organisation comme le partenaire bancaire désigné pour traiter des transactions en dollars et en euros pour le compte de Congo Aconde en RDC ».

Des allégations que Patrick Kafindo, directeur général adjoint d'Afriland First Bank avait remis en cause. 

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Jordan MAYENIKINI